Ces jeunes entrepreneurs émigrent à la campagne avec une culture nouvelle du territoire, et une vision à long terme de l’importance de l’agriculture pour le pays et son héritage. Ils prônent un retour sain à la ruralité, qui combat le chômage et stimule le développement économique et l’agriculture familiale.
De jeunes portugais prônent un retour à la campagne
Ces jeunes entrepreneurs émigrent à la campagne avec une culture nouvelle du territoire, et une vision à long terme de l’importance de l’agriculture pour le pays et son héritage. Ils prônent un retour sain à la ruralité, qui combat le chômage et stimule le développement économique et l’agriculture familiale.
En 2015, plus de 69% de la population portugaise vivra dans les zones métropolitaines de Lisbonne et Porto, contre 42% en 2001. Cette réalité entraine une hausse du coût de la vie (70% de l’endettement des familles se concentre dans ces villes), des problèmes de mobilité et des conditions de vie précaires, tant au niveau social qu’environnemental.
Pour ces nouveaux migrants, la développement d’opportunités de travail sur des terres rurales “provoquera un exode urbain souhaitable”. Réduire le fossé des asymétries régionales avec des avantages pour les nouveaux résidents et pour les territoires de faible densité est un objectif réalisable au travers de l’installation d’unités d’entrepreneuriat à coûts réduits, et avec une main-d’œuvre moins chère que celle des centres urbains.
Frederico Lucas, est responsable du projet Novos Povoadores (Nouveaux colons) et coordonne infoex.pt (initiative qui accueille, dans des édifices à l’abandon, des jeunes sociétés dans les domaines de l’agriculture, la communication ou la forêt). C’est un défenseur des Working Labs, sortes de pépinières qui représentent une alternative pour de nombreux jeunes qualifiés au chômage en plus de dynamiser des équipements publics ruraux déjà existants.
Une “économie sans géographie” n’est pas une vision utopique pour une société toujours plus globalisée et la ruralité a aujourd’hui des atouts qui lui permettent de concurrencer les villes, d’après lui.
“Suis ton destin, arrose tes plantes, aime tes roses.” C’est avec cette philosophie de vie que le Mouvement Farming Culture, Nouveaux Ruraux défend de nouvelles valeurs qui prônent la vie à la campagne. Sa mission : penser le "rural" et l’ "urbain" à partir de l’interaction d’agents sociaux qui cherchent à “rompre avec la dualité inhérente à ces catégories .
Comment ? en partageant des idées, des projets et des expériences sur la passion de la vie à la campagne. En développant l’agriculture biologique, en privilégiant “de façon systématique” l’achat de produits portugais. En développant le tourisme rural, “préservant ainsi les richesses patrimoniales, naturelles, culturelles et touristiques”.
Pour João Monge Ferreira, le fondateur du projet Nouveaux Ruraux, l’agriculture “est une question de sécurité nationale”. Selon lui, “victimes des réformes de la PAC ces vingt dernières années, nous avons perdu la culture du territoire que nous avons mis des centaines d’années à acquérir”. Critique, il estime que le pays a “progressivement abandonné l’agriculture ».
João Monge Ferreira porte un autre projet dont l’ambition est de construire une Eco Maison pour tous, grâce à un réseau de fournisseurs 100% portugais, qui deviendraient les ambassadeurs de la cause.
Dans sa phase initiale, la maison modèle sera une façon de promouvoir les produits et services de tous ces ambassadeurs. L’objectif est que la maison “s’adapte aux différents climats, reliefs et matières-premières de chaque région”.
João Monge Ferreira explique que des modèles low-cost vont être conçus pour faciliter l’installation en zones rurales. « La première habitation, un T3 estimé à 150.000 euros, sera construite dans un délai de deux ans, avec une fort composant pédagogique environnemental”, conclut-il.