Les biocombustibles c’est bien, mais ça risque d’affamer le peuple. Sauf si la matière première des biocarburants vient des déchets agricoles immangeables. Bien des restes de culture peuvent être valorisés.
De gros progrès pour la biomasse
Les biocombustibles c’est bien, mais ça risque d’affamer le peuple. Sauf si la matière première des biocarburants vient des déchets agricoles. Paille de blé, enveloppe du riz, bien des restes de culture peuvent être valorisés. Mais pas de manière rentable si la production est centralisée. Grâce à un nouveau système développé dans le nord de la Chine, les choses pourraient changer.
Les déchets, source d'énergie
Les déchets de l’industrie agricole deviennent des trésors. Paille, coquille des grains de riz, … Dans le village de Yanghe, situé dans le district de Xiuyan (province mandchoue de Liaoning), ils sont valorisés depuis l’année dernière. Déposés dans des grandes ‘marmites’ métalliques, ils forment en une seule nuit une pâte noirâtre. Après un processus physico-chimique, le liquide est décomposé en deux parties, l’une servant d’engrais, l’autre, appelée ‘charbon végétal’ de combustible.
La solution de la décentralisation
L’exploitation rentable des déchets agricoles est récente. Elle est le résultat d’un projet lancé en 2005 par l’entreprise Jinhefu, basée dans le Liaoning. Alors que le processus de décomposition des déchets agricoles est maîtrisé depuis longtemps, son exploitation économique était ralentie par la difficulté de transporter et rassembler la matière première dans des usines d’une envergure suffisante. L’innovation de la société a consisté dans la décentralisation des unités de traitement, permettant de réduire considérablement le volume du matériau à transporter avant la dernière étape du processus. Ce nouveau procédé a fait l’objet d’un brevet et été applaudi par le conseil des scientifiques et ingénieurs chinois.
Selon les spécialistes, l’utilisation à grande échelle des biocombustibles issus des déchets agricoles pourrait contribuer à l’indépendance énergétique du pays et à la réduction des émissions de GES, et ce sans menacer la production agricole, contrairement à l’utilisation du maïs.