A cause des faibles pluies tombées sur les champs afghans, le pays va vraisemblablement devoir faire face à une famine dans les prochains mois. Pour la plupart des familles effectivement, le blé représente l’aliment de base numéro un.
De faibles récoltes de blé en perspective
A cause des faibles pluies tombées sur les champs afghans, le pays va vraisemblablement devoir faire face à une famine dans les prochains mois. Pour la plupart des familles effectivement, le blé représente l'aliment de base numéro un.
Il y a eu des problèmes avec les précipitations, il y aura donc un déficit significatif pour cette récolte.
Challiss McDonough n'y va pas par quatre chemins, c'est son métier qui veut ça. Et la porte-parole du Programme Alimentaire Mondial (PAM) de l'ONU en Afghanistan explique :
Le Ministère de l'Agriculture procède actuellement à une évaluation pour déterminer le nombre de personnes touchées, mais il y a aussi des préoccupations au sujet de l'élevage, en particulier dans les régions du nord et des hauts plateaux.
Dans ce pays d'Asie Centrale, le temps des récoltes s'étend habituellement de mai à fin août. Surtout, l'essentiel de la production de blé repose sur une agriculture pluviale. Mais cette année, les précipitations insuffisantes, voire inopportunes, de pluie ou de neige mèneront inévitablement à de lourdes pertes.
Les estimations du Ministère de l'Agriculture et de l'ONU tablent sur une production de 3,256 millions de tonnes de blé, soit 28% de moins qu'en 2010. Les pâturages aussi seront affectés. Dans le nord-est et le nord-ouest, les éleveurs sont déjà obligés de vendre de 30 à 50% en-dessous des prix du marché.
Inflation
Les craintes concernant la récolte à venir font déjà augmenter les prix du blé, selon un rapport du PAM. En mars, à Mazar-i-Sharif, il se vendait 30% plus cher que l'année dernière à la même époque. En mai, l'augmentation atteignait même 85%.
Au moins 9 millions d'Afghans (36% de la population) vivent avec moins d'un dollar par jour. 5 autres millions, non considérés comme "pauvres", gagnent 43 dollars par mois. Mais les mauvaises conditions actuelles ont déjà beaucoup affecté les salaires à cause notamment du peu de besoin de main d’œuvre agricole.
L'Afghanistan a produit 4,5 millions de tonnes de blé l'an dernier. Soit un peu plus de 80% des besoins nationaux. Mais le pays n'a pu suffisamment approvisionné en farine les marchés urbains, envahis par les produits importés du Kazakhstan et du Pakistan.
Le PAM reconnait cependant un manque de moyens à hauteur 220 millions de dollars. L'agence onusienne, qui avait prévu de porter assistance à 7,3 millions d'Afghans, a ainsi été forcée de revoir certains de ses plans à la baisse. Comme par exemple les repas scolaires...