Le gouvernement avait jusqu'au 17 février pour envoyer sa réponse aux militants écologistes signataires de la pétition, l’affaire du siècle.
Les quatre ONG (la Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace France, Notre Affaire à Tous et Oxfam France) à l’origine de la pétition « l’affaire du siècle » qui a recueilli plus de deux millions de signatures, ont reçu une lettre et un mémo de dix pages . Le 17 décembre, elles ont accusé l’État de « carence fautive » par son manque d’action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et veulent l’attaquer en justice pour « inaction climatique ».
Il ne restait que deux jours au gouvernement pour envoyer sa réponse. Le Premier ministre les a reçues jeudi matin à Matignon, et s’était engagé à répondre avant l’échéance de deux mois, soit le 17 février.
Le ministre de la Transition écologique François de Rugy souligne par un courrier joint à la réponse formelle de dix pages, le fait historique et salue cette mobilisation d’une importance inégalée et partage leur impatience, leur aspiration à aller plus vite, plus loin, plus fort pour le climat.. Mais il rejette l’accusation d’inaction.
Le ministre met en cause les citoyens
Le ministre affirme que la France s’est mobilisée pour répondre à l’urgence climatique et il ajoute qu’ils s’en donneront les moyens afin d’atteindre l’objectif de la neutralité carbone d’ici à 2050. Il ajoute cependant qu’à l’évidence, cette action devra être complétée, prolongée et amplifiée dans la durée .
Le ministre souligne le fait que l’enjeu climatique doit rapidement être la nouvelle matrice de leurs politiques publiques. Il précise également que les moyens à mettre en œuvre sont loin de susciter une adhésion évidente et systématique de la part des citoyens. Il sera donc nécessaire de mener une bataille de conviction sans précédent puisque que ces changements bousculeront nos modes de vie.
Le tribunal tranchera
La taxe carbone est un outil nécessaire pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Mais il rappelle que la fiscalité écologique rencontre de nombreuses oppositions. Le gouvernement a abandonné l’idée d’une nouvelle hausse de cette taxe en partie à l’origine de la crise des « gilets jaunes ».
Une argumentation bien loin de suffire aux yeux des militants. Les ONG affirment être déterminées à déposer leur recours en justice. L’affaire du siècle se terminera donc devant les tribunaux puisqu’aucune mesure supplémentaire n’a été prise par le gouvernement.