Le débat sur la fracture hydrique atteint le feuilleton « Dallas, nouvelle génération ». Les créateurs de la série trouvaient les litiges sur le forage pétrolier et gazier tellement intéressants qu’ils n’ont pas pu résister à ressusciter les intrigues de la série sur fond de ce nouvel environnement.
« Dallas » nouvelle génération: sexe, scandale et politique énergétique!
Le débat sur la fracture hydrique atteint le feuilleton « Dallas, nouvelle génération ». Les créateurs de la série trouvaient les litiges sur le forage pétrolier et gazier tellement intéressants qu'ils n’ont pas pu résister à ressusciter les intrigues de la série sur fond de ce nouvel environnement.
Pétrole vs énergies durables
Quand la série Dallas a été lancée en 1978, elle parlait de pétrole et, un peu plus tard, d’environnement. Mais en réalité, Dallas, c'était avant tout sexe, trahison et conflits au sein de la société d’Ewing Oil – entreprise pétrolière qui avait rendu riche la famille Ewing. Les célèbres deux frères - JR et Bobby Ewing – s’arrachaient alors le ranch de la famille de Southfork.
L'intrigue était une analogie efficace entre le secteur pétrolier et le monde des affaires. Elle donnait un aperçu de la vie fastueuse de ceux qui réussissaient et une vue reaganienne de ce qu'il fallait accomplir pour monter au sommet d'une industrie en piétinant notamment ses concurrents. Mais les temps et l’époque ont changé. A ce moment là, le pétrole était un symbole de richesse singulière au Texas et aux États-Unis. L'écologie était encore considérée comme un mouvement marginal. Aujourd'hui, les compagnies pétrolières sont tout aussi puissantes, mais la richesse, la technologie et l'industrie se sont diversifiées et complexifiées. Les entreprises cherchent de plus en plus à être socialement et environnementalement responsables. La nouvelle génération de Dallas - qui reprend avec une rivalité entre les fils de Bobby et JR - semble essayer de dépasser son ancien paradigme des pieds embourbés dans le pétrole.
L’énergie sur fond de conflit familial
Dans la scène d'ouverture, nous glissons au-dessus d'une prairie verdoyante avant de trébucher sur une plate-forme de forage pétrolier nichée entre les arbres. Le pétrole se met à jaillir. Deux jeunes protagonistes, qui estiment avoir trouvé « un peu plus de deux milliards de barils » se retrouvent aspergés de pétrole et s’embrassent sous cette pluie d’or noir.
« Il nous rendra plus riche que nous ne l'avions imaginé », chantonne le fils de JR, John Ross, joué par Josh Henderson. « Il va tout changer. » Dans la nouvelle version, John Ross souhaite développer l’exploitation pétrolière de Southfork sans le consentement de Bobby (encore joué par Patrick Duffy). Pendant ce temps Christopher, le fils de Bobby, joué par Jesse Metcalfe, a fondé Ewing Alternative Energy qui s’oppose aux exploitations pétrolières. Comme tout bon-feuilleton-du-genre, le tout est entrelacé d’histoires amoureuses et incestueuses.
« Alors, j’ai entendu dire que tu étais revenu à la maison avec une sorte de système énergétique alternatif pour sauver le monde », demande John Ross à Christopher, dans leur première grande dispute autour de la table du dîner. Christophe répond : « Le pétrole appartient au passé. L’avenir est dans les énergies alternatives et renouvelables. » Et juste comme ça, après 16 minutes, la dynamique fondamentale de la politique énergétique américaine – euh... de la famille Ewing - est mise à nu. Christopher disparait de la scène dans le son aigu émis par son élégant cabriolet noir électrique Tesla. Mais ne croyez pas que la nouvelle génération se prend au sérieux.
Les répliques de la série – et de ce bon vieux JR - en amuseront certains et en peineront d’autres, en particulier tous ceux qui ont des soucis avec le pétrole et avec les expériences d’hydro-fracturation. Que se passera-t-il ensuite ? Nul ne le sait. Est-que la nouvelle saison tiendra la distance en flirtant ainsi avec le débat sur l’énergie ? Peut-être que Bobby découvrira qu'en plus d'une réserve de deux milliards de baril sous son ranch, il y a quelque chose d'encore plus précieux dans le Texas post-moderne : un aquifère (soit de l’eau). Cela rendrait Dallas vraiment intéressant.