Au sud de l’Isla de la Juventud, deuxième plus grande île de Cuba, vit une petite communauté de pêcheurs fondée il y a près d’un siècle par des habitants des îles Caïmans. Grâce à l’appui du WWF …
soutenir les hommes, pour sauver les tortues
Au sud de l’Isla de la Juventud, deuxième plus grande île de Cuba, vit une petite communauté de pêcheurs fondée il y a près d’un siècle par des habitants des îles Caïmans. Grâce à l’appui du WWF et à un projet international de production d’énergie renouvelable, les insulaires ont appris à préserver leurs ressources naturelles, tout en améliorant leurs conditions de vie.
Cocodrilo n’est guère plus qu’un hameau posé face à la mer, dont les 320 habitants vivent depuis toujours de la pêche, de l’agriculture et de la forêt. Aujourd’hui, ils apprennent dès leur plus jeune âge à respecter ces écosystèmes, mais il n’en a pas toujours été ainsi.
La construction d’une route et l’arrivée d’un groupe électrogène alimenté au gasoil sont venus rompre l’isolement du village, où l’anglais est resté pendant longtemps la seule langue parlée, héritage des immigrants des îles Caïmans venus s’installer sur le sol cubain. Depuis un an, l’installation d’une centrale électrique de gazéification de biomasse forestière a permis de réduire de 75% la consommation de combustible fossile, grâce à un projet international de génération et de distribution d’électricité d’origine renouvelable. Cette technologie et la gestion durable des forêts qu’elle implique seront évaluées, afin de pouvoir les appliquer au sein d’autres communautés de caractéristiques similaires.
La richesse de sa biodiversité et la présence de nombreuses espèces endémiques ont permis à Cocodrilo d’être classé site Ramsar, du nom de la convention qui recense les zones humides d’importance internationale. Signé en 1971 dans la ville d’Iran homonyme, ce traité international cherche à enrayer la dégradation et la perte des zones humides, en encourageant leur utilisation durable.
La pêche des tortues, qui a permis aux habitants de Cocodrilo de se nourrir pendant plusieurs générations, est désormais interdite. Pourtant les pêcheurs ne s’en plaignent pas : ils ont été sensibilisés à l’importance de leur conservation, et le WWF a financé leur reconversion. Ils bénéficient entre autres de nouveaux équipements et sont encouragés à pêcher le pagre et d’autres espèces de poissons, pour lesquels ils reçoivent 20% des bénéfices en devises étrangères.
La mise en place d’une station écologique consacrée à la gestion de la zone protégée permet à des spécialistes de la conservation d’effectuer un suivi des populations d’espèces autochtones, notamment des tortues et des iguanes.
Le succès de cette initiative repose avant tout sur son aspect social : la préservation des écosystèmes menacés a été rendue possible en proposant des alternatives durables permettant aux populations locales de vivre en harmonie avec leur environnement.