La crise de la dette européenne est le second développement de la crise financière internationale qui s’est ouverte en 2008 avec la faillite de la banque Lehman Brothers. La suspicion qui s’est ensuite répandue sur le marché interbancaire a conduit des États déjà lourdement endettés à accroître encore leur fardeau par le renflouement temporaire des établissements de crédit les plus exposés.
Les prêts consentis ont depuis lors été remboursés, mais c’est ensuite la prise de conscience par les marchés de capitaux du niveau insoutenable (au sens de non-remboursable suffisamment rapidement pour écarter toute crainte de défaut) de la dette de certains États qui a conduit à la tourmente financière dans laquelle la Grèce, puis le Portugal, l’Irlande, l’Espagne, l’Italie se sont retrouvés pris au piège.
Le G20 plus fort que le G8
L’un des effets de la crise financière a été la substitution du G20 au G8 comme instance internationale de délibération et de décision en matière d’économie et de finance internationale. L’aspect "dramatique" des évènements et l’importance universelle des enjeux, qui vont bien au-delà des économies développées, ont ainsi conduit à officialiser la maturité d’une enceinte de discussion déjà largement impliquée dans les tentatives entreprises en matière de stabilité financière internationale (dans le cadre, notamment, de l’action du Conseil de la Stabilité Financière, et des projets de réforme du Fonds Monétaire International).
Les grandes économies du Nord y conservent un leadership de fait, puisque leur poids dans le PIB mondial y est sans commune mesure, individuellement et collectivement, avec celui des autres acteurs. Mais ceux-ci, et notamment parmi eux les "grands émergents" à fort potentiel de croissance, comme les BRICS, ont désormais de meilleures chances de se faire entendre, voire de lier, dans l’avenir, des négociations dans le domaine financier ou politique à des négociations commerciales internationales.