À Bakou, la 29e Conférence des Nations unies pour le climat est marquée par des tensions exacerbées concernant les engagements financiers des pays développés envers les nations en développement. Les débats se focalisent sur l’ampleur et la nature des fonds nécessaires pour soutenir la transition écologique des pays du Sud, exposant des clivages profonds entre les participants.
COP29 à Bakou : les tensions montent au sujet de la finance climatique
Les pays du nord, doivent respecter leurs engagements
À la COP29, un consensus sur les montants à allouer pour la transition climatique des pays en développement semble introuvable. Les désaccords portent non seulement sur les chiffres mais également sur la nature même des aides financières. Les pays du Nord, perçus comme historiquement responsables du réchauffement climatique, sont pressés d'honorer leurs engagements financiers, une attente soulignée par les déclarations fortes des nations bénéficiaires lors des plénières. En 2009, l'obligation financière envers le climat avait été estimée à 100 milliards d'euros annuellement. Ce montant a finalement été atteint par les pays du Nord en 2022, avec un retard de deux ans. Actuellement, les négociations se concentrent sur la réévaluation de cette somme.
Wopke Hoekstra, commissaire européen au climat, a rejeté le quatrième projet de résolution proposé par l'Azerbaïdjan, une position largement partagée par les ONG et la société civile à Bakou, qui critiquent le recul du texte par rapport aux accords de Dubaï concernant la sortie des énergies fossiles. Par ailleurs, la Chine a exprimé des réserves, le représentant chinois, Xia Yingxian, soulignant les nombreux éléments du texte jugés insatisfaisants lors d'une discussion plénière.
La complexité des fonds disponibles
Derrière le terme de « finance climat », se cache une multitude d'instruments financiers, chacun reflétant une vision différente de la solidarité internationale. Cela inclut des aides directes, des prêts à conditions préférentielles, et des initiatives de crédits carbone, chacun avec ses propres implications et critères d'efficacité perçus.
La contribution des fonds privés ajoute une autre couche de complexité. Ces fonds sont envisagés pour booster le financement au-delà des engagements publics. Cependant, leur acceptation est controversée, certains pays du Sud percevant cela comme un éloignement des principes de l'Accord de Paris et une commercialisation des efforts climatiques.
Les crédits carbones, un sujet délicat
L'inclusion des crédits carbone dans les mécanismes de finance climatique est particulièrement disputée. Perçus par certains comme un droit à polluer, ces instruments sont défendus par d'autres pour leur potentiel à mobiliser des fonds pour des projets non rentables dans les domaines de l'adaptation et de l'atténuation du changement climatique.
Les observateurs admettent que viser un chiffre élevé de financement n'assure pas nécessairement des résultats qualitatifs. L'accessibilité et la qualité des financements restent primordiales pour les pays en développement, soulignant l'importance d'une approche équilibrée et transparente dans les négociations de la COP.