À Rome, les délégués de la COP16 se retrouvent pour une session d’importance, après l’échec de novembre dernier à Cali, en Colombie. La réunion, urgente et nécessaire, vise à définir comment répartir les 200 milliards de dollars promis pour combattre la crise de la biodiversité qui menace notre planète. Cet enjeu majeur, moins visible mais tout aussi critique que le changement climatique, demande une action rapide et efficace.
La COP16 cherche des fonds pour la biodiversité
Des oiseaux qui pondent moins d’œufs
La diversité biologique souffre d'une dégradation rapide et profonde, impactant une variété d'espèces, des vertébrés aux microfaunes du sol. Bruno David, ancien président du Muséum d'Histoire Naturelle, souligne une disparition silencieuse, mais dramatique : des oiseaux qui pondent moins d’œufs, des jeunes qui peinent à prendre leur envol, et finalement, une descendance qui s'effrite jusqu'à l'extinction. « Nous constatons un déclin mondial et brutal de la biodiversité, qui touche des groupes extrêmement divers, les vertébrés, les insectes et la microfaune du sol. Cela n’a jamais été aussi rapide dans l’histoire. La vitesse est le facteur le plus inquiétant et ces atteintes sont plus graves que ce que nous pensions » a-t-il ainsi déclaré dans des propos rapportés par L'Opinion.
Le défi réside non seulement dans la protection de ces espèces, mais aussi dans la difficulté de mesurer l'ampleur de la perte de biodiversité. Contrairement aux émissions de gaz à effet de serre, il n'existe pas d'indicateur unique pour la biodiversité, rendant le suivi et la réponse aux crises plus complexes et moins immédiats.
Rome, la dernière chance ?
Le rassemblement à Rome est perçu comme une session de rattrapage, une tentative de corriger les erreurs de Cali. Philippe Grandcolas, du CNRS, interrogé par France 24, insiste sur l'urgence suite à l'effondrement de la biodiversité qui s'accélère. Les discussions s'orientent vers des solutions concrètes pour mobiliser les fonds nécessaires, avec 2030 comme échéance pour sécuriser les 200 milliards de dollars.
Le sommet de Rome offre une plateforme pour redéfinir les priorités et envisager des stratégies de financement innovantes. Les participants cherchent à éviter un nouveau flop, conscient que chaque jour sans action voit la biodiversité se dégrader davantage. La session est moins un débat théorique qu'une course contre la montre pour sauver le vivant.