À l’heure où le monde se dirige vers une augmentation de température dépassant les 1,5 °C, la COP 29, qui s’ouvre à Bakou, est perçue comme un tournant décisif. La conférence débute sous haute tension, notamment avec les incertitudes politiques mondiales et les positions fluctuantes des États-Unis concernant les accords de Paris.
COP 29 à Bakou : une décennie déterminante pour le climat
Energies fossiles et climat : une corrélation alarmante
La climatologue Valérie Masson-Delmotte met en lumière une statistique frappante : 90% des émissions de dioxyde de carbone proviennent de l'exploitation des énergies fossiles. Lors de son passage au journal de 20 Heures lundi dernier, elle a insisté sur le poids colossal de ces énergies dans la crise climatique actuelle. L'Azerbaïdjan, un pays fortement dépendant des énergies fossiles, se retrouve ainsi au cœur des discussions, tentant de concilier développement économique et impératifs écologiques.
Parallèlement, l'experte rappelle que la lutte contre la déforestation fait des progrès mais reste extrêmement précaire. « La déforestation, c'est 10% des émissions de dioxyde de carbone, 90% sont liés aux énergies fossiles », a-t-elle déclaré dans des propos rapportés par France Info, soulignant l'importance des politiques gouvernementales pour endiguer ce phénomène.
Vers trois degrés de réchauffement si aucune action n'est prise
Cette année, la COP 29 pourrait marquer un moment de vérité pour l'accord de Paris. Le président de la conférence, Moukhtar Babaïev, exprime son optimisme malgré l'ombre menaçante de l'élection de Donald Trump, qui pourrait remettre en question l'engagement des États-Unis. Les discussions à Bakou se concentrent non seulement sur la nécessité de maintenir les engagements existants mais aussi sur l'impératif d'attirer des financements suffisants pour les nations du Sud, essentiels à une transition écologique équitable.
L'enjeu est de taille : convaincre tous les pays participants de la nécessité d'une action immédiate et concertée pour limiter les effets les plus dévastateurs du réchauffement climatique. Comme le souligne Valérie Masson-Delmotte, « Cette décennie est importante, si on ne fait rien de plus, on va vers trois degrés de réchauffement en fin de siècle au niveau mondial »— un appel à l'action pour que les prochaines années ne soient pas marquées par un échec irréversible dans la lutte contre le changement climatique.