Certaines entreprises ont une visibilité limitée sur leurs chaînes d’approvisionnement. Elles font face à d’énormes risques pour leur réputation.
Comment l’industrie de la mode peut éviter son propre Foxconn ?
Certaines entreprises ont une visibilité limitée sur leurs chaînes d'approvisionnement. Elles font face à d'énormes risques pour leur réputation. Ce fut le cas pour Apple lorsque la planète a découvert que ses produits étaient fabriqués dans des usines qui violaient les lois du travail et de l’environnement. Pourquoi les marques doivent imposer de manière agressive et prioritaire le respect de l'environnement à leurs fournisseurs ?
Des sous-traitants qui polluent
Selon l’écologiste chinoise Ma Jun et son alliance de partenaires activistes, il y a plus de 6 000 cas de pollution de l'eau provenant des usines de vêtements en Chine. Ces violations comprennent entre autre le déversement illégal des eaux usées toxiques dans les rivières et les ruisseaux. Étant donné le manque général d'application des lois environnementales en Chine, ces infractions répertoriées ne sont sans doute que la pointe de l’iceberg.
Le compte rendu de l’IPE (Institut des affaires Publiques Environnementales) suit les pas du rapport très médiatisé de Greenpeace. Ce rapport dénonce les problèmes de pollution de l'eau dans l'industrie textile en Chine.
Avec ces deux publications, les opérateurs « anonymes » des chaînes d'approvisionnement apparaissent au grand jour. Les détaillants et les marques ne peuvent plus espérer que leurs problèmes d’installation d’usines à travers le monde restent dans l’ombre du territoire local. Le rideau se lève sur ces opérations et le public est de plus en plus capable de faire le lien entre les entreprises internationales et leurs fautes environnementales.
Mieux maitriser ses fournisseurs pour éviter les scandales médiatiques
Il est courant pour les entreprises d'avoir une relation d'affaires uniquement avec les manufacturiers qui se trouvent à la « fin » de leur chaîne. Il s'agit de ceux qui s’occupent de la couture et de l’assemblage des vêtements. Ils ont peu ou pas de contacts avec les usines qui se situent plus « haut » dans la chaîne d'approvisionnement. C'est-à-dire celles qui s’occupent de la teinture et de la finition du tissu avant qu'il ne devienne un vêtement. Et ce sont dans ces usines que les problèmes de pollution les plus graves se produisent. Ceci en raison de leur utilisation intensive de produits chimiques toxiques, d'eau et d'énergie. C'est donc à ce niveau que des mesures et des actions devraient être entreprises et concentrées, notamment par les programmes des multinationales des vêtements responsables.
Les entreprises devraient commencer à intégrer le respect de l'environnement comme facteur essentiel dans le choix des sous-traitants. Sans un réel appui commercial, tous les rapports mondiaux sur la durabilité ne feront pas une différence.
Afin de protéger la réputation de leur marque, tout en fabriquant de vrais produits durables, les entreprises internationales devraient prendre des mesures pour s’assurer que les usines qui fabriquent leurs produits ne polluent pas les communautés où elles sont implantées. En commençant par cartographier leurs chaînes d'approvisionnement, et vérifier les problèmes de conformité en effectuant des contrôles de routine selon les bases de données de l’IPE et d'autres sources d'information publiques. Si les usines soulèvent des problèmes de normes et de réglementations non conformes, les distributeurs et les marques devraient en informer le public et trouver une solution pour résoudre ces problèmes rapidement. Les entreprises ont besoin de politiques qui offrent à leurs fournisseurs des incitations commerciales pour aller au-delà de la simple conformité. Elles devraient adopter des moyens novateurs et efficaces pour faire des vêtements qui utilisent moins d'eau, avec une empreinte carbone réduite et des colorants et matériaux non toxiques.