Le seuil des 2°C : un objectif climatique hors de portée

L’objectif ambitieux de limiter le réchauffement global à moins de 2°C, tel que fixé par l’Accord de Paris, est aujourd’hui hors d’atteinte. C’est ce qu’a affirmé lors d’une présentation mardi 4 février 2025 James Hansen, éminent climatologue et ancien chef climatologue de la NASA. Selon lui, « l’objectif des 2°C est mort ». Plusieurs phénomènes essentiels du changement climatique ont été largement sous-estimés, rendant cet objectif irréalisable.

Par Stéphanie Haerts Modifié le 7 février 2025 à 18 h 10
Le seuil des 2°C : un objectif climatique hors de portée

Une réalité climatique sous-estimée

La récente étude publiée par James Hansen pointe du doigt « un manque de réalisme dans l’évaluation du climat » et une sous-estimation de la sensibilité du climat aux émissions de gaz à effet de serre. Les scientifiques affirment que l'évaluation actuelle des impacts climatiques ne prend pas suffisamment en compte les contributions des combustibles fossiles, qui restent prédominants dans notre consommation énergétique mondiale.

En plus de la persistance des énergies fossiles qui « augmente et continuera d'augmenter » comme l'a déclaré le climatologue dans des propos rapportés par Le Figaro, les efforts de transition énergétique s'avèrent insuffisants. Le rythme actuel de décarbonisation ne suit pas le tempo nécessaire pour éviter les augmentations de température les plus dangereuses, ce qui ne permettra pas respecter les engagements pris.

Les émissions maritimes et leurs effets négligés

En 2020, un changement réglementaire important dans le secteur maritime visait à réduire les émissions de soufre, qui jouent un rôle dans la réflexion solaire et le refroidissement de l'atmosphère. Cependant, selon l'étude de Hansen, l'impact de cette régulation sur le climat a été grandement minimisé.

Cette régulation, bien que bénéfique à première vue, pourrait avoir des conséquences indirectes non anticipées sur le réchauffement global. La réduction de la réflexion solaire due à moins de particules de soufre dans l'atmosphère pourrait en réalité accélérer le réchauffement, un effet paradoxal qui mérite une réelle attention.

L'Amoc et le risque d'un point de non-retour

L'arrêt anticipé de la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (Amoc), un système de courants océaniques essentiel, représente une menace de taille. Selon les recherches, ce phénomène pourrait cesser dans les prochaines décennies, exacerbant les problèmes liés à l'élévation du niveau de la mer et à l'intensification des événements climatiques extrêmes.

La disparition de l'Amoc serait synonyme de franchissement d'un point de non-retour, avec des conséquences irréversibles pour les écosystèmes et les populations humaines. L'impact potentiel sur l'élévation du niveau de la mer pourrait se mesurer en mètres, mettant en péril des régions entières et provoquant des déplacements massifs de populations.

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

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