Face à une fréquence accrue des catastrophes naturelles, la France prend des mesures proactives pour identifier les régions où l’assurance des biens devient problématique. Un nouvel observatoire dédié à l’assurabilité, sous l’égide de la Caisse centrale de réassurance (CCR), promet d’apporter de la clarté dans un paysage assurantiel de plus en plus complexe.
Climat : quelles régions pourraient être moins bien assurées ?
Une nouvelle cartographie
La CCR a annoncé la mise en place d'un observatoire pour évaluer précisément les zones les plus vulnérables aux catastrophes naturelles. La première carte se concentrera sur trois menaces principales : les inondations, le retrait-gonflement des argiles, et les cyclones. Ces risques, exacerbés par le changement climatique, sont actuellement couverts par le régime "cat nat", excluant les tempêtes et la grêle en métropole. Le but est de surpasser les plans de prévention des risques actuels, souvent inégaux en qualité et parfois absents.
L'outil, prévu pour une première publication au printemps 2025, utilisera des données fournies par la CCR ainsi que d'autres sources comme le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Cependant, Edouard Vieillefond, directeur général de la CCR, tempère les attentes : établir une carte nationale officielle des risques prendra des années.
Les assureurs sous la loupe
Parallèlement, la deuxième carte de l'observatoire ciblera la présence des assureurs dans les zones les plus tendues. Cette analyse, qui se basera sur des données détaillées jusqu'à l'adresse individuelle, ne révélera pas l'identité des assureurs pour éviter toute stigmatisation. "Il ne s'agit pas de faire du 'name and shame'", précise Edouard Vieillefond dans des propos rapportés par Les Echos. Le réassureur public ajustera également les commissions versées aux assureurs, basées sur leur engagement dans les zones à haut risque.
Ce système de bonus-malus, inspiré par le rapport Langreney, a déjà été envisagé par le gouvernement précédent. Bien que le montant en jeu, estimé à 150 millions d'euros, puisse paraître modeste, Vieillefond souligne son importance stratégique pour l'adaptation au changement climatique et la viabilité à long terme du marché de l'assurance en France.