Alors que le monde se bat contre l’urgence climatique, une récente étude du Boston Consulting Group en partenariat avec le Forum économique mondial sonne l’alarme sur les pertes économiques potentielles à venir. Selon leurs recherches, le changement climatique pourrait réduire jusqu’à 25% les bénéfices des entreprises d’ici 2050 et entraîner une perte de 22% du PIB mondial à l’horizon 2100.
Climat : une menace croissante pour l’économie mondiale
Une nouvelle étude révèle les conséquences économiques potentielles du changement climatique si nous ne changeons pas de cap. Menée par le Boston Consulting Group (BCG) en collaboration avec le World Economic Forum et publiée le 7 janvier, l'étude prédit que de 5% à 25% des profits des entreprises pourraient être compromis d'ici 2050, en raison des impacts physiques du changement climatique.
Perte de productivité et dégâts matériels
Le changement climatique frappe les entreprises de plein fouet, réduisant la productivité par le stress thermique et détruisant les infrastructures. Selon l'Organisation internationale du travail, le stress thermique pourrait diminuer les heures de travail mondiales de 2% d'ici 2030. Cette perte de productivité s'accompagne de dégâts matériels considérables sur les infrastructures. En Allemagne, les inondations de 2021 ont coûté 1,4 milliard de dollars en dommages à Deutsche Bahn, tandis qu'en Californie, les incendies de forêt ont poussé PG&E (Pacific Gas & Electric Company) à la faillite avec des passifs de 30 milliards de dollars.
Les catastrophes naturelles, comme les sécheresses et les inondations, provoquent également de sérieuses perturbations dans les chaînes d'approvisionnement. En 2022, une sécheresse en Chine a réduit de 80% la capacité de production hydroélectrique du Sichuan, impactant directement des géants comme Toyota et Foxconn. Ces perturbations ont des répercussions globales, illustrant l'interconnexion des marchés et l'ampleur des risques que le changement climatique fait peser sur l'économie mondiale.
Menace sur le PIB mondial
Dans un scénario de réchauffement à +3°C, le PIB mondial pourrait voir jusqu'à 22% de sa valeur s'éroder d'ici 2100 si aucune mesure efficace n'est prise. Cette projection dépasse de 10 à 15% les pertes estimées pour un réchauffement limité à +2°C, conformément à l'Accord de Paris. Ce recul économique met en lumière l'urgence de repenser les stratégies globales pour contrer efficacement les effets du changement climatique
Cependant, le changement climatique présente aussi des opportunités pour les entreprises proactives. Investir dans les technologies vertes pourrait non seulement limiter les impacts négatifs mais également générer des retours substantiels. Le marché des technologies vertes est estimé à 14 000 milliards de dollars d'ici 2030. Ces investissements, allant de l'énergie propre au transport durable, pourraient offrir entre 2 et 19 dollars de retour pour chaque dollar investi, suggérant un potentiel économique considérable dans la lutte contre le changement climatique.