Le 3 mai 2024 est loin d'avoir été une journée comme les autres pour la France...
Le Jour du dépassement de la France est passé sous silence
Le 3 mai 2024, la France a franchi un seuil critique : son Jour du dépassement. Dès cette date, le pays a consommé plus de ressources naturelles que la planète ne peut en régénérer en un an. Dans un édito sur TF1 info, Fabrice Bonnifet, président du C3D, le collège des directeurs du développement durable, tire la sonnette d'alarme : « Si la population mondiale vivait comme les Français, l’humanité aurait besoin de presque trois planètes Terre pour satisfaire ses besoins ».À titre de comparaison, le jour de dépassement de l'humanité était le 2 août pour l'année 2023.
Le fait que le Jour du dépassement de la France ait été franchi sans que cela ait fait de bruit est le signe d'une certaine indifférence collective face aux défis environnementaux pressants, averti Fabrice Bonnifet. Cela est d'autant plus inquiétant qu'actuellement la France consomme 86% de plus que ce que ses propres écosystèmes peuvent régénérer.
L'Europe est le continent qui se réchauffe le plus vite
Les inquiétudes ne s'arrêtent pas à la France : selon un rapport de l'Organisation météorologique mondiale et de l'Agence européenne pour l'environnement, l'Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement et risque donc d'être le plus impacté par le réchauffement climatique. Depuis 2019, les températures enregistrées sur le Vieux Continent ont en moyenne été de « 2,3 °C au-dessus des niveaux préindustriels », contre 1,3°C à l'échelle globale, précise Elisabeth Hamdouch, cheffe adjointe de l'unité Copernicus.
Carlo Buontempo, directeur de Copernicus, souligne l'urgence de la situation : « Nous avons observé des températures record, des incendies, des vagues de chaleur et une perte significative de glaciers. » En 2023, l'Europe a produit 43 % de son électricité à partir de sources renouvelables, ce qui représente une augmentation par rapport à l'année précédente, mais reste encore insuffisant face à l'ampleur du problème. Les scientifiques appellent à une intensification des actions des pays européens afin de respecter l'engagement de limiter à 1,5 °C le réchauffement climatique, tel que stipulé dans l'Accord de Paris de 2015. Sans une action immédiate et significative, les conséquences pour la santé, la biodiversité et l'économie seront catastrophiques, rappellent-ils.