Climat, eau, biodiversité : les scientifiques veulent une action unie

Les enjeux climatiques et de biodiversité nécessitent une action unifiée. L’IPBES souligne l’importance de réponses intégrées pour contrer efficacement les menaces écologiques sans aggraver d’autres problèmes mondiaux.

Par Stéphanie Haerts Modifié le 18 décembre 2024 à 17 h 48
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Une approche holistique des crises climatiques

Selon le rapport de l'IPBES, basé sur l'analyse de 6500 études, traiter les crises environnementales de manière isolée est inefficace. Philippe Grandcolas, directeur de recherche au CNRS et membre de la délégation française à l’assemblée plénière de l’IPBES précise dans Le Figaro qu’ « aborder chaque défi de façon isolée, selon une logique de silo, peut entraîner certains effets positifs mais on sait désormais que ces bénéfices peuvent être remis en cause par les effets en cascade d’une telle politique sur les autres enjeux, à plus long terme. » Les solutions sectorielles peuvent avoir des répercussions négatives à long terme. Les crises de biodiversité, climatiques et hydriques sont interconnectées et exigent une approche holistique.

La réduction des émissions via les énergies renouvelables, par exemple, est vitale pour limiter le réchauffement climatique. Toutefois, ces infrastructures peuvent menacer des habitats naturels essentiels pour le stockage du carbone. En parallèle, certaines pratiques agricoles s'avèrent préjudiciables pour l'alimentation humaine et la biodiversité, créant ainsi des dilemmes complexes à résoudre. Bien que les parcs éoliens soient essentiels pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles, leur installation peut perturber des écosystèmes locaux. Par exemple, les grandes turbines peuvent être installées dans des zones auparavant occupées par des forêts ou des prairies, déplaçant ou tuant des oiseaux migrateurs et des chauves-souris.

Des régimes alimentaires durables

La recherche de compromis est au cœur des recommandations de l'IPBES. Les experts mettent en avant l'importance d'adopter des politiques équilibrées qui minimisent les impacts négatifs tout en maximisant les avantages environnementaux et sociaux. Des projets comme celui mené au Brésil montre qu'il est possible de générer des bénéfices multiples, améliorant la santé publique, l'économie locale et la qualité environnementale. Par exemple, le programme national d'alimentation scolaire subventionne les repas servis dans les écoles, avec une exigence que 30 % des aliments proviennent de petites exploitations pratiquant l'agroécologie. Cette initiative favorise une alimentation saine pour les élèves, soutient les revenus des agriculteurs locaux.

Des solutions telles que les régimes alimentaires durables et la restauration des écosystèmes riches en carbone, se révèlent essentielles. Non seulement elles améliorent la résilience climatique mais contribuent aussi à la protection de la biodiversité et à la prévention de maladies zoonotiques, soulignant ainsi l'urgence d'actions coordonnées et inclusives pour adresser les crises du vivant.

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

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