Alors que la planète continue de se réchauffer, l’Accord de Paris, fondement essentiel de la lutte contre le changement climatique, rencontre des obstacles critiques. Les pays signataires tardent à soumettre leurs plans d’action, ce qui met en péril les objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Climat : un avenir incertain pour l’Accord de Paris
Un retard dans la soumission des contributions nationales
Le Secrétaire exécutif des Nations Unies pour le climat, Simon Stiehl, a récemment souligné le retard inquiétant dans la soumission des « contributions nationales déterminées » par les pays signataires de l'Accord de Paris. Initialement prévue pour le 10 février, la date limite a été repoussée à septembre 2025, juste deux mois avant la COP 30 à Belem, au Brésil. Seuls 7 pays ont respecté l'échéance initiale, couvrant un maigre 16 % des émissions mondiales de CO2.
Michel Colombier, directeur scientifique de l'Iddri, a déclaré dans des propos partagés par Les Echos que « ces contributions sont devenues un objet assez technique et elles ont tendance à perdre leur caractère d'objectif politique commun, comme l'entendait l'accord de Paris ». Cette baisse de dynamique politique compromet la préparation efficace de la prochaine COP, événement marquant les dix ans de l'adoption de l'Accord de Paris.
Une série noire pour le climat
La décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l'accord a inauguré une période potentiellement désastreuse pour les efforts climatiques mondiaux. Son action a non seulement annulé les engagements de son prédécesseur mais a aussi démoralisé d'autres nations, réduisant ainsi leur ambition de prendre des mesures nécessaires contre le réchauffement climatique.
Des absences comme celles de la Chine, de l'Inde et de l'Union européenne, toutes membres du G20 et responsables de 80 % des émissions de CO2, aggravent le problème. Ces pays sont sous une pression considérable pour présenter des plans d'importance, la Chine étant particulièrement attendue au tournant, compte tenu de ses intérêts dans les technologies vertes.
Des divergences dans la politique climatique européenne
L'Union européenne, autrefois modèle en matière de politique climatique, fait face à une montée en puissance des forces politiques contraires, et des divisions internes menacent de compromettre ses objectifs de réduction des émissions de CO2. Lola Vallejo, directrice de l'équipe diplomatie de la Fondation européenne pour le climat, a souligné l'importance de la clarté et du soutien commun dans l'élaboration de nouvelles politiques de compétitivité intégrées aux objectifs climatiques.
Sans un engagement clair et partagé de tous les États membres de l'UE, et sans un document bien conçu, les engagements risquent d'être inefficaces. Michel Colombier a indiqué que sans le soutien de pays ou de groupes de pays proactifs, l'Accord de Paris risque de perdre sa valeur, sans alternative viable en vue.