Le 16 juillet, une explosion dans un pipeline d’un centre de stockage de produits pétroliers à Dalian a créé une marée noire en mer Jaune. Elle risque de toucher essentiellement les secteurs de la pêche, de l’élevage et du tourisme. En l’absence d’un cadre légal précis, les négociations pour l’indemnisation des acteurs économiques touchés s’annoncent difficiles.
Selon les derniers communiqués de l’administration locale, 430 km² de mer sont pollués, avec 12 km² fortement touchés. Environ 1 500 tonnes de pétrole se seraient déversées dans l’océan.
Les pêcheurs sont les premiers inquiets. Bien que les alentours immédiats de Dalian ne soient pas des zones riches en poisson, ils redoutent une forte réduction de leurs prises à l’ouverture de la saison en septembre. Autre motif d’incertitude, le niveau des indemnisations qu’ils peuvent espérer. Contrairement aux exploitations d’élevage, il sera difficile pour les pêcheurs de prouver le lien entre la diminution de leur résultat et la marée noire.
Les élevages piscicoles sont toutefois eux aussi directement concernés. Wang Xinhong, PDG de la société Zhangzidao, est inquiet :
On a posté des observateurs sur l’île de Guangludao. Pour l’instant, la pollution n’a pas atteint cette zone. On reste quand même sur le qui-vive.
Cette île au nord-est de Dalian est la ferme de la société la plus proche de la marée noire. Selon Zhang Wei, avocat à Pékin, la difficulté pour les éleveurs sera de traduire en termes financiers l’impossibilité probable d’exercer dans la région pendant plusieurs années. Comparativement, l’indemnisation des pertes de 2010 devrait être facile à obtenir.
La troisième industrie touchée sera celle du tourisme. La fréquentation touristique à Dalian a progressé de 16,7% dans la première moitié de l’année. Mais depuis l’accident, 80% des groupes touristiques prévus ont été annulés. Les plages les plus célèbres de la ville sont toutes souillées par le pétrole. Les conséquences pour les industries hôtelière et de restauration sont évidentes mais rien ne garantit que ces acteurs seront indemnisés.
En effet, la problématique principale est le manque de réglementation en la matière. Selon les experts du sujet, la loi chinoise ne comporte aucun texte réglementant le système d’indemnisations en cas de marée noire. Des voix s’élèvent déjà pour s’inspirer de l’exemple de BP qui a mis en place un fonds d’indemnisation de 20 milliards de dollars pour les victimes de la catastrophe du Golfe du Mexique. Zhang Wei explique ainsi :
le gouvernement pourrait imposer la création d’un fonds permanent alimenté par les industriels du pétrole et de la chimie. Ce fonds provisionné pendant les périodes de faste serait utilisé en cas de catastrophe et faciliterait l’affectation des dépenses aux industriels responsables.