Replacer les habitants au cœur de l’urbanisme, encourager l’autosuffisance et les comportements en faveur de la préservation de l’environnement et des économies d’énergie : tels sont les objectifs visés par le projet Habitabilidad Urbana Sostenible (habitat urbain durable) …
Après le séisme, l’heure est à la reconstruction… durable!
Replacer les habitants au cœur de l’urbanisme, encourager l’autosuffisance et les comportements en faveur de la préservation de l’environnement et des économies d’énergie : tels sont les objectifs visés par le projet Habitabilidad Urbana Sostenible (habitat urbain durable). Ce projet pilote comprend également la construction de logements sociaux écologiques et devrait servir de base à un modèle de gestion urbaine environnementale à grande échelle.
Le Chili est en effervescence. Le terrible tremblement de terre qui a frappé le pays au mois de février dernier a laissé derrière lui près de 2 millions de sinistrés. Il s’agit désormais de les reloger. De nombreuses voix s’élèvent pour exiger que les nouveaux logements soient non seulement capables de mieux résister aux séismes, mais qu’ils offrent surtout à leurs occupants de meilleures conditions de vie, ainsi que la possibilité de prendre part activement à la préservation de l’environnement.
Parmi elles, la Fondation Casa de la Paz a développé un projet de quartier écologique dans la commune de Lo Espejo, auquel 125 familles modestes participent d’ores et déjà. En plus de la construction des maisons, la Fondation Casa de la Paz mettra en place des ateliers d’enseignement environnemental. Les habitants du quartier pourront par exemple y découvrir des technologies alternatives plus écologiques et plus économiques, pour le chauffage notamment. Mais ces ateliers permettront surtout de développer des projets communs participatifs et de générer une véritable prise de conscience environnementale.
Winko Franz, chef du projet, explique que l’idée consiste à former suffisamment les habitants du quartier pour qu’ils réussissent à le faire fonctionner de manière durable et autonome. Les aspects envisagés comprennent entre autres l’autosuffisance au niveau des cultures maraîchères, le traitement des déchets organiques grâce au compostage, le tri sélectif des matériaux recyclables, ainsi que l’amélioration du lieu de vie, par le biais de plantations d’arbres et l’entretien d’espaces verts. Des initiatives qui permettront aussi de créer des emplois au niveau local.
Le succès de ce projet repose sur la capacité des habitants à développer des espaces de dialogue qui permettront de concevoir les espaces communautaires de manière participative. Pour Ximena Abogabir, présidente de la fondation Casa de la Paz, il est essentiel d’impliquer les communautés dans la construction de leur propre vie. Pour cela il est indispensable que l’État cesse de vouloir tout contrôler et leur permette de définir leurs besoins et leurs intérêts à travers des dynamiques participatives qui valident ses décisions face à l’ensemble de la communauté.
Les logements construits dans le cadre du projet Casa de la Paz utiliseront un nouveau béton alvéolé, qui permettra d’améliorer de manière significative les performances thermiques et acoustiques par rapport aux matériaux traditionnels. Ils intégreront également un chauffe-eau solaire, accompagné d’un système d’appoint conventionnel permettant d’offrir de l’eau chaude quelles que soient les conditions d’ensoleillement.
L’efficacité énergétique de ces maisons, couplée aux programmes de gestion des ressources locales du quartier, permettra à ces familles défavorisées de réaliser des économies et de lutter activement contre le changement climatique grâce à des initiatives simples. La réussite de l’urbanisme durable passe peut-être par là : pouvoir donner à l’habitat individuel une dimension communautaire.