Un vent printanier souffle sur la France, apportant avec lui une vague de pollen qui affecte des millions de personnes. L’augmentation des températures dues au changement climatique a non seulement avancé la période de floraison mais a aussi rendu les plantes plus envahissantes, ce qui a pour conséquence d’aggraver les symptômes allergiques chez une grande partie de la population.
Changement climatique : quel impact sur les allergies ?

Une floraison précoce qui accroît les allergies
Les températures croissantes observées au fil des ans ont modifié le cycle naturel des plantes. Une floraison plus précoce, encouragée par des hivers plus doux et des printemps anticipés, conduit à une libération plus longue et plus intense du pollen dans l'air. Cette présence importante de pollen se traduit par une augmentation des cas d'allergies, comme le confirme le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). Ce dernier a récemment signalé que le risque d'allergie au pollen a atteint un niveau élevé dans une trentaine de départements, marquant une nette augmentation par rapport aux années précédentes.
Madiha Ellaffi, allergologue réputée, observe dans son cabinet une évolution alarmante : les traitements habituels sont désormais moins efficaces, nécessitant des interventions médicales plus lourdes. « J’en vois aussi beaucoup qui ont dû mal à maîtriser leurs symptômes. Avant, un spray nasal et un anti histaminique suffisaient. Aujourd’hui, les traitements paraissent moins efficaces et l’allergie parfois plus sévère », affirme la spécialiste qui parle d’une « épidémie silencieuse », dans des propos rapportés par Le Parisien. Cette tendance suggère une intensification des réactions allergiques, exacerbée par un environnement de plus en plus chargé en allergènes.
Des traitements de désensibilisation
Face à ces changements, la prévention reste le meilleur allié. Les experts en santé publique encouragent les personnes à risque à suivre les bulletins de surveillance pollinique et à adapter leurs activités en conséquence. Éviter l'exposition lors des pics polliniques, utiliser des purificateurs d'air à domicile et consulter régulièrement un allergologue sont des mesures de plus en plus recommandées pour minimiser les impacts des allergies saisonnières.
Dans un effort pour contrer cette tendance, la désensibilisation, déjà populaire, gagne du terrain comme méthode de traitement à long terme. Selon le docteur Ellaffi, interrogé par le quotidien, ces traitements sont prescrits de plus en plus fréquemment, témoignant de leur efficacité dans la gestion des symptômes allergiques. Cependant, même ces techniques doivent être constamment réévaluées à mesure que l'environnement allergène se transforme sous l'effet du changement climatique.