En Bretagne, des quartiers entiers de Rennes et des villes voisines se retrouvent submergés par des eaux torrentielles, une scène d’inondations sans précédent depuis des décennies. Ces inondations sont-elles un reflet du changement climatique global ou simplement une conséquence de phénomènes naturels saisonniers ?
Changement climatique : quel impact sur les inondations en Bretagne ?
Les caprices du climat : une réalité exacerbée ?
Selon Simon Mittelberger, climatologue chez Météo-France, l'épisode pluvieux actuel dans le nord-ouest de la France est en grande partie le produit de la variabilité naturelle, typique des tempêtes hivernales. Cependant, il admet que les températures élevées, au-dessus des normales saisonnières, contribuent également à augmenter la capacité atmosphérique de retenir de l'eau, entraînant des précipitations plus intenses que d'habitude. « Plus une atmosphère est chaude, plus elle peut contenir une quantité importante de vapeur d’eau », a ainsi déclaré le climatologue dans des propos rapportés par Sud Ouest. Cette situation est aggravée par l'évaporation de l'Atlantique, qui alimente les dépressions climatiques touchant le pays.
Le changement climatique modifie les schémas de précipitations, avec une réduction en été et une augmentation en hiver, particulièrement dans le nord de la France. Ces modifications entraînent des débordements de rivières plus fréquents et des crues plus lentes, car les sols saturés d'eau ne facilitent pas l'écoulement.
Les défis de l'urbanisation en Bretagne
Nathalie Gibot, de l’Agence locale de l'énergie et du climat du pays de Rennes (Alec), souligne que l'urbanisation et l'artificialisation des sols exacerbent les impacts des changements climatiques. La surface imperméabilisée empêche l'eau de pénétrer le sol, provoquant un ruissellement en surface et augmentant le risque d'inondations.
Face à cette menace, le « plan climat » de Rennes propose des mesures ambitieuses pour désimperméabiliser les zones urbaines et restaurer les zones humides, essentielles pour absorber les surplus d'eau. Parallèlement, la reconstitution du bocage et la végétalisation sont envisagées pour limiter les impacts futurs des inondations.