Afin de pouvoir gérer de façon durable ses déchets nucléaires, l’Espagne doit choisir parmi 9 villes où sera implanté le prochain centre de stockage centralisé.
Où sera construit le prochain centre de déchets nucléaires ?
Afin de pouvoir gérer de façon durable ses déchets nucléaires, l’Espagne doit choisir parmi 9 villes où sera implanté le prochain centre de stockage centralisé.
Le Ministère de l’Industrie vient de rendre publique la liste des villes dont la candidature a été retenue. Il s’agit d’Albalá (Cáceres), Ascó (Tarragona), Melgar de Arriba et Santervás de Campos (toutes deux de Valladolid), Torrubia de Soria (Soria), Villar de Cañas (Cuenca), Yebra (Guadalajara), Zarra (Valencia) et Congosto de Valdivia (Palencia). Cinq autres villes candidates ont été écartées par la commission interministérielle.
Les terrains susceptibles d’héberger le projet vont maintenant être étudiés, afin d’évaluer s'ils sont aptes à recevoir les deux structures prévues : le site de stockage en lui-même, baptisé ATC, pour Almacén Temporal Centralizado (Entrepôt Temporaire Centralisé), et un centre technologique.
La concertation publique pourra ensuite débuter. Durant vingt jours, toutes les parties concernées seront entendues.
La commission rédigera alors un rapport sur les avantages des différents sites, qui sera remis au gouvernement. À la lumière de ce rapport, avec l’accord du Conseil des Ministres, l'emplacement définitif sera choisi.
Suite à la publication de la liste, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs des provinces concernées, exprimant l’opposition à la candidature de leurs villes. Cependant certains habitants de Villar de Cañas voient ça plutôt comme une bonne opportunité de créer des emplois dans la région...
Le ministre de l’industrie, Miguel Sebastián, a réagi en signalant que la décision finale revenait au gouvernement, que le processus de sélection avait eu lieu dans la transparence et l’équité, et qu’il laissait une large place au débat, toutes les parties étant invitées à faire connaître leur point de vue. Il a rappelé en outre que la décision initiale de construire ce centre avait suscité un large consensus au parlement, et que ce projet transcendait les clivages politiques et les débats sur le nucléaire.
Pour lui il s’agit en effet d’être cohérent : le refus de l’ATC implique de continuer à construire des centres de stockage individuels et d’envoyer les déchets en France, un choix plus coûteux et moins sûr.
Le centre de stockage centralisé permettrait de stocker à sec le combustible épuisé et les résidus vitrifiés de haute activité durant 60 ans. Le projet comprend également la construction d’un centre technologique et des infrastructures nécessaires à l’implantation d’entreprises sur la zone.
L’investissement requis atteindrait 700 millions d’euros et le projet mobiliserait entre 300 et 500 personnes durant cinq ans.