Bus électriques : l’Europe accélère, la France à la peine

L’Europe fait un bond en avant dans l’électrification de ses transports en commun urbains. Avec des disparités entre les pays, certains affichent des taux d’adoption impressionnants tandis que d’autres, comme la France, semblent marquer le pas.

Par Stéphanie Haerts Modifié le 3 mars 2025 à 15 h 57
Bus électriques : l’Europe accélère, la France à la peine

De plus en plus de bus électriques en Europe

Les bus urbains électriques gagnent du terrain à un rythme soutenu à travers l'Europe. En 2024, près de la moitié des nouveaux bus vendus (49 %) ne rejetaient aucune émission, surpassant ainsi les objectifs de l’Union européenne. Ce succès s'explique en grande partie par une réglementation stricte et des incitations claires en faveur de l’électrique et de l'hydrogène, au détriment des motorisations diesel traditionnelles. Les zones à faibles émissions, instaurées dans de nombreuses villes, boostent également cette transition.

Cependant, des leaders se détachent : les Pays-Bas, l’Islande et la Finlande ont enregistré un taux de 100 % de bus neufs électriques en 2024. Ils sont suivis de près par la Norvège et le Luxembourg, avec respectivement 99 % et 98 %. L’Estonie se distingue également avec une progression remarquable, passant de zéro bus électrique en 2023 à 84 % en 2024. « Le succès des bus à zéro émission est dû à la réglementation européenne, qui a clairement indiqué au marché que les jours du diesel étaient comptés », a expliqué Marie Chéron, experte pour T & E France, citée dans le communiqué de l’ONG, et dans des propos recueillis par 20 Minutes.

La situation en France : un retard inquiétant

Malgré un contexte européen globalement favorable, la France accuse un retard considérable, avec seulement 33 % de ses nouveaux bus urbains électriques en 2024. Ce chiffre est bien en dessous de la moyenne européenne qui s’élève à 46 %. Ce retard peut s'expliquer par le choix de certaines régions de privilégier le gaz et le biogaz, une stratégie qui, selon les experts, pourrait à terme s’avérer coûteuse et contreproductive pour la transition énergétique.

En effet, avec 39 % de bus neufs fonctionnant au gaz en 2024, la France se place comme l’un des principaux pays misant sur cette source d'énergie. Toutefois, cette dépendance au gaz risque de retarder la transition nécessaire vers des technologies entièrement zéro émission, mettant ainsi en péril les objectifs de durabilité à long terme.

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

Aucun commentaire à «Bus électriques : l’Europe accélère, la France à la peine»

Laisser un commentaire

* Champs requis

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.