Entre 2000 et 2005, la forêt a été amputée de 165 000 km2 de sa surface, soit 3,6% des pertes mondiales. L’étude, divulguée par l’Académie des Sciences des États-Unis, est liée à la comptabilisation des émissions de CO2, principal gaz à effet de serre, et sert à élaborer des modèles climatiques …
net progrès du leader mondial de la déforestation
Entre 2000 et 2005, la forêt a été amputée de 165 000 km2 de sa surface, soit 3,6% des pertes mondiales. L'étude, divulguée par l'Académie des Sciences des États-Unis, est liée à la comptabilisation des émissions de CO2, principal gaz à effet de serre, et sert à élaborer des modèles climatiques. On estime à 1 million de km2 la déforestation de 2000 à 2005.
Tous les grands pays forestiers sont touchés, sur tous les continents. Il faut cependant souligner les efforts menés ces cinq dernières années au Brésil et non comptabilisés dans cette étude. Ils ont permis de réduire significativement la perte de forêts due à l'homme, les phénomènes naturels tels que les incendies restant un facteur important de destruction.
Si le Brésil a réussi à fortement diminuer sa déforestation, c'est grâce à sa Loi Verte très répressive. Certains la jugent même trop rigoureuse pour l'économie et le développement des régions concernées.
Le nouveau Code des Forêts, ajouté à l'attribution de licences environnementales sur des zones protégées, a fait du Brésil le pays le plus rigoureux du monde selon une étude menée par le Forum de l'Environnement du Secteur Electrique Brésilien. Certaines industries, de la métallurgie à l'énergie en passant par les agriculteurs, souhaitent, à travers cette étude, faire pression sur les pouvoirs publics afin d'obtenir une révision de ce "Codigo Florestal".
Pour eux, les zones protégées sont trop vastes, pouvant couvrir jusqu'à 80% d'un terrain où le propriétaire n'a même pas le droit de toucher à un arbre tombé accidentellement.
Cela entraine des coûts d'adaptation énormes qui restreignent les projets, notamment dans le secteur hydroélectrique. "Paradoxal" disent ces professionnels, à l'heure où le Brésil souffre de sous-capacité de production d'électricité et doit se rabattre sur des sources d'énergie plus polluantes, comme les usines thermiques.
Le ministre de l'Environnement, Carlos Minc, ne l'entend pas de cette oreille. Pour lui, les exigences en terme de protection sont même insuffisantes. Les fleuves, par exemple, sont encore trop pollués. Il conteste l'étude des entrepreneurs et se base sur celles commandées à des biologistes, doctorants, ingénieurs des eaux et forêts, et dont les conclusions sont diamétralement opposées.
Il prend l'exemple du Cerrado, ce type particulier de savane qui représente 20% du territoire brésilien, et dont la déforestation dépasserait aujourd'hui celle de l'Amazonie. Il souhaite en outre obliger les capteurs d'eau des fleuves (secteur agricole et hydroélectrique) à replanter des forêts entières.
Le président de l'IBAMA voit dans ce débat sur le code des forêts un conflit d'intérêts et prône une certaine flexibilité dans son application, au nom de l'intérêt général.
Bref, au Brésil, le combat contre la déforestation ne plaît pas à tout le monde. Il a quand même eu le mérite d'enrayer le rythme inquiétant de destruction de la forêt amazonienne, patrimoine écologique de l'humanité.