Au cœur des communes de Vernaison, Irigny, et Feyzin, un projet ambitieux de restauration écologique prend forme le long du Rhône. La Compagnie nationale du Rhône (CNR) en collaboration avec l’agence de l’eau initie une grande transformation visant à redonner au Rhône son caractère naturel et à stimuler la biodiversité locale. Cette initiative représente une des plus grandes opérations de ce type en France.
Biodiversité : le Rhône bientôt restauré sur 3,5 kilomètres
Une déconstruction historique pour un avenir durable
Le Rhône, jadis rectiligne et contraint par des enrochements connus sous le nom de "casiers Girardon", a été modifié à la fin du XIXe siècle pour améliorer la navigation. Ces structures, qui ont longtemps influencé le cours du fleuve, sont actuellement démantelées sur plus de quatre kilomètres pour restaurer le tracé naturel du Rhône.
Ce retour aux origines du fleuve ne se limite pas à une question esthétique ou historique, il constitue une nécessité écologique. La suppression des casiers et des enrochements permettra de créer des habitats naturels pour la faune et la flore, rétablissant ainsi un équilibre vital pour l'écosystème riverain.
La création de nouveaux écosystèmes
Le projet prévoit la formation de six nouvelles îles et de près de huit hectares de mares et zones humides. Ces nouveaux habitats seront intégrés directement au Rhône et à sa nappe alluviale, favorisant la biodiversité et offrant de nouvelles zones de vie pour les espèces aquatiques et terrestres.
Les nouvelles îles et lônes facilitent la recolonisation par des espèces végétales et animales typiques des milieux fluviaux. Jérôme Bub, président du Syndicat mixte des îles du Rhône et Lônes (SMIRIL), interrogé par BFMTV, souligne l'importance de ces créations : « Toutes les espèces végétales et animales des bords de fleuve ont besoin d'être arrosées un maximum. Aujourd'hui, ce n'était plus le cas à quelques mètres même du fleuve. Ces îles permettent une végétation qui aime les bords de Rhône et donc entraîne toute une faune comme le castor et tout un tas d'insectes, d'oiseaux qui choisissent de vivre au bord du fleuve ».
Améliorer la résilience aux catastrophes naturelles
En plus de la biodiversité, les travaux de restauration du Rhône visent également à renforcer la capacité du fleuve à gérer les événements extrêmes, tels que les crues. Le recreusement des lônes permettra de créer des zones tampons qui absorberont les excès d'eau en période de crue, protégeant ainsi les zones habitées avoisinantes.
Dans des propos recueillis par BFMTV, Julien Vuillemard, maire de Vernaison, exprime son optimisme quant à l'impact des travaux : « Ce recreusement des lônes va créer vraiment un amortisseur sur le fleuve du Rhône, ce qui va permettre de pouvoir prendre un peu plus de largeur, notamment en cas de crue. Si le fleuve peut déborder à cet endroit-là et bien il ne déborde pas plus loin sur les zones habitées. »