Biodiversité : après un échec à Cali, la COP16 trouve un accord à Rome

À Rome, un nouvel espoir émerge pour la biodiversité mondiale. Après une impasse à Cali en novembre dernier, la COP16 sur la biodiversité s’est achevée avec succès. En cette fin février, dans les derniers moments d’une réunion marathon, 150 pays ont finalement trouvé un terrain d’entente pour financer la protection de notre environnement naturel.

Par Stéphanie Haerts Publié le 3 mars 2025 à 10 h 28
Biodiversité : après un échec à Cali, la COP16 trouve un accord à Rome

Un accord capital pour la biodiversité

Initialement suspendue, la COP16 a repris à Rome, s'étendant sur plusieurs jours de négociations intenses. Les délégués des 150 nations présentes se sont penchés sur la complexe question du financement de la sauvegarde de la nature. Malgré des divergences initiales et des tensions palpables entre les pays du Nord industrialisé et ceux du Sud en développement, la persévérance a payé. Un accord, bien que ne tranchant pas la création d'un nouveau fonds, a réussi à poser les bases d'une réforme financière pour la conservation de la biodiversité.

La décision de ne pas créer immédiatement un nouveau fonds a été compensée par l'établissement d'un calendrier précis pour les futures actions. Ce calendrier vise à assurer une progression continue et mesurable des efforts de financement. Signé au quartier général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'accord prévoit la création d'un plan quinquennal, la libération des fonds nécessaires et une répartition plus équitable des ressources financières vers les pays en développement. L'objectif final est de rassembler au moins 200 milliards de dollars (191 milliards d'euros) chaque année d'ici 2040, dont 30 milliards seraient alloués aux nations en développement.

Des tensions géopolitiques avec le retour de Donald Trump

Cet accord sur le financement de la biodiversité intervient dans un moment de tension géopolitique marquée, notamment avec le retour de Donald Trump aux États-Unis, connu pour ses positions anti-écologiques. La réussite de cet accord démontre la capacité des nations à transcender leurs divergences pour un objectif commun. Cela pourrait signaler un renforcement du multilatéralisme environnemental, malgré les crises de confiance récurrentes entre les différents blocs mondiaux.

Cet accord est un premier pas pour réaliser les ambitions du cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal d'ici 2030. Les objectifs incluent la protection de 30 % des océans et des terres, ainsi que la restauration d'un tiers des écosystèmes altérés. Un autre enjeu majeur abordé à Rome concernait le dispositif de suivi, conçu pour vérifier la conformité des pays aux engagements de Montréal visant la conservation de la nature. Les négociations ont abouti à la mise en place d'indicateurs spécifiques pour évaluer les avancées des pays signataires de la Convention sur la diversité biologique. Ce traité international engage ses membres à protéger la biodiversité, avec une échéance fixée pour la prochaine COP en Arménie en 2026.

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

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