L’IPBES, souvent désignée comme le « Giec de la biodiversité », s’apprête à publier deux rapports majeurs. Cinq ans après un bilan alarmant sur la biodiversité mondiale, l’organisation dévoilera des études qui non seulement dressent le bilan des défis écologiques actuels mais proposent également des solutions concrètes pour y faire face.
Biodiversité : deux rapports très attendus proposeront des solutions
Par Stéphanie Haerts
Modifié le 15 octobre 2024 à 16 h 03
Une interdépendance essentielle pour la biodiversité
Le premier rapport, intitulé Nexus, sera publié le 17 décembre. Il révèle l'interdépendance entre la biodiversité, l'eau, l'alimentation, la santé et le climat. Préparé par un groupe de 165 experts, ce document explore comment des actions ciblées sur un seul de ces éléments peuvent influencer les autres. « L’évaluation Nexus est l’un des projets les plus ambitieux jamais entrepris par la communauté de l’IPBES, offrant un éventail sans précédent d’options de réponse concrètes, en visant à maximiser les bénéfices pour la biodiversité, l’eau, l’alimentation, la santé et les systèmes climatiques », a expliqué la Professeure Paula Harrison, du centre britannique d’écologie et d’hydrologie, coprésidente de l’évaluation, dans des propos partagés par le site Novethic.
Le rapport souligne également l'importance de comprendre les obstacles qui entravent notre passage à l'action. La Professeure Anne Larigauderie, secrétaire exécutive de l'IPBES, pointe du doigt la nécessité d'évaluer différentes solutions, telles que la réduction de l'utilisation des pesticides ou les énergies renouvelables, pour leurs impacts environnementaux croisés.
Vers une société durable
Le second rapport, prévu pour le 18 décembre, se concentre sur les changements transformateurs nécessaires pour favoriser la biodiversité. Ce document ambitieux vise à analyser les facteurs sociaux qui peuvent induire des modifications profondes dans notre rapport à la nature. Pour le professeur Arun Agrawal, de l’université du Michigan et coprésident du rapport, nous devons opter pour une « réorganisation fondamentale à l’échelle du système ». « Pour ce faire, nous devons mieux comprendre les obstacles », a-t-il précisé dans des propos partagés par le site Novethic.
Le rapport met en lumière les défis spécifiques tels que la concentration du pouvoir et les inégalités, facteurs clés de la dégradation environnementale. En offrant des études de cas et en envisageant différents scénarios futurs, l'IPBES espère inspirer des débats publics et encourager une prise de conscience collective sur la nécessité urgente de protéger notre planète. Ces deux documents, qui suivront les grandes conférences environnementales de l'année, sont attendus avec impatience par les décideurs et le public mondial, promettant des perspectives nouvelles et parfois révolutionnaires pour l'avenir de notre environnement.