En Argentine, le gasoil devra être coupé avec de l’huile végétale. Visant à la fois à diminuer la pollution engendrée par la combustion de ce carburant, à limiter l’utilisation de ressources non-renouvelables et surtout à
Le gasoil argentin sera mélangé
En Argentine, le gasoil devra être coupé avec de l’huile végétale. Visant à la fois à diminuer la pollution engendrée par la combustion de ce carburant, à limiter l’utilisation de ressources non-renouvelables et surtout à acquérir plus d’autonomie énergétique en limitant les importations, une loi va désormais imposer l’ajout de 5% de biodiésel au gasoil. Ce pourcentage passera progressivement à 20% d’ici 4 ans, laissant à la production le temps de s’ajuster.
Si les cours de l’huile de soja se maintiennent à leur niveau actuel (le biodiesel argentin est produit exclusivement à partir de cet oléagineux), cette mesure ne devrait générer qu’une augmentation minime du carburant à la pompe. En effet, l’Argentine produit déjà près de 1 500 millions de litres de biodiésel à l'un des prix les plus bas du marché. La moitié seulement de cette production étant nécessaire au coupage imposé par l’État, le marché intérieur devrait donc être approvisionné sans problème.
Une formule mise en place par le ministère de la planification déterminera chaque mois le prix d’achat du biodiésel pour les producteurs de gasoil, ce dernier avoisinera dans un premier temps les 55 centimes d’euros le litre (3 centavos).
L’essentiel du biodiésel fabriqué était jusqu’à présent destiné à l’exportation, principalement vers l’Europe, et générait un chiffre d’affaires de 1 300 millions de dollars annuels, que se partagent quelques grands groupes argentins (Aceitera General Deheza, Dreyfus, Molinos et Corporación América).
Véritable aubaine pour les producteurs de soja et pour l'industrie de l'huile végétale, cette mesure aura donc de multiples conséquences positives pour le pays, qui pourrait à terme supprimer sa dépendance à l’importation de gasoil, tout en réduisant l’impact environnemental de l’utilisation de ce carburant, et ce sans générer d'augmentation substantielle à la pompe.
L’Argentine attend désormais que ses groupes sucriers réussissent à augmenter suffisamment la production de bioéthanol pour pouvoir appliquer la même mesure à l’essence, à l’horizon 2011.
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