Avec ses surplus de maïs, la Chine s’est engagée en 2007 dans une politique de production de biocarburants. Mais l’augmentation des prix de la céréale et l’inflation des produits alimentaires engendrée font reculer le gouvernement.
Bientôt la fin des biocarburants au maïs ?
Avec ses surplus de maïs, la Chine s’est engagée en 2007 dans une politique de production de biocarburants. Mais l’augmentation des prix de la céréale et l’inflation des produits alimentaires engendrée font reculer le gouvernement.
L’entreprise COFCO Biochemicals a publié dans un rapport financier, le prix des subventions reçues pour son bioéthanol produit à partir du maïs. Il est tombé depuis début 2012 à 500 yuans par tonne (60 euros), contre 1276 yuans (153 euros) en 2011. Une chute vertigineuse de plus de moitié. Zhang Zhixian, porte parole de la société, ne s’en étonne pas:
« C’est évident que le gouvernement cherche à faire tomber la production de bioéthanol. La construction d’usines à partir de 2007 était basée sur la surproduction nationale. Alors que nous sommes devenus importateurs depuis 2009, il n’est plus tolérable que les réservoirs des voitures concurrencent les estomacs du peuple pour obtenir du maïs. »
Une pression allégée
En octobre 2011, le gouvernement avait déjà commencé son entreprise de sape de l’industrie des biocarburants de première génération. Les avantages fiscaux (exonération partielle de TVA) ont été supprimés pour les usines de conversion du maïs en éthanol à la fin 2011.
Avec la baisse des subventions accordées, un rééquilibrage se ressent partout dans le monde. Cette mesure pourrait permettre d’alléger la pression sur le cours du maïs. Parallèlement, le Brésil se réjouira d’une mesure enlevant un concurrent à son éthanol à base de canne à sucre, produit de manière bien plus rentable que son cousin à base de maïs.
En revanche, ceux qui ont investis dans la production de bioéthanol de maïs font grise mine. Quand une industrie est privilégiée par le gouvernement, les investisseurs se précipitent. En 2007, alors que les surplus de maïs ont incité le gouvernement à proposer les subventions pour les biocarburants, il y a eu une fièvre d’investissement dans la filière. Elle est comparable à celle qui touche la filière éolienne depuis 2-3 ans. Près de 26% de la production annuelle de maïs soit consacrée aux biocarburants sont prévues par la loi chinoise: plus de 30% de la production sont utilisés par la filière biocarburants clairement en surchauffe.
Depuis, la demande en viande, œufs et lait explose augmentant les besoins en alimentation animale basée sur le maïs. Quand les éleveurs ne peuvent plus alimenter leur bétail à cause des usines d’éthanol, il n’est pas étonnant que le gouvernement réagisse…