Le troc, ancêtre du commerce, a le vent en poupe auprès des victimes de la crise, qui échangent tout, du vêtement haute-couture aux leçons de guitare et surmontent le tabou du recyclage de cadeaux …
Avec la récession, le recyclage de cadeaux est acceptable
Le troc, ancêtre du commerce, a le vent en poupe auprès des victimes de la crise, qui échangent tout, du vêtement haute-couture aux leçons de guitare et surmontent le tabou du recyclage de cadeaux.
La récession a jeté un voile terne sur les fêtes de fin d’année dans de nombreux foyers américains, et de plus en plus nombreuses sont les familles qui ont recourt au troc et aux objets d’occasion, avec cependant le souci de ne pas froisser leurs proches. Certains sites comme ThredUP.com se spécialisent dans les jeux ou vêtements pour enfants, en mettant en avant l’importance du problème écrasant des décharges publiques, l’économie d’énergie réalisée en évitant de fabriquer de nouveaux produits et en embrassant la tendance générale du recyclage.
Toutefois, en dépit de l’argument de bonne action et de bien-être, les experts s’accordent à dire que c’est avant tout une motivation économique : les gens ont compris qu’ils ne peuvent plus dépenser comme avant, influencés par les medias qui relaient le message sur les déficits du gouvernement, le haut taux de chômage, et la crise de l’immobilier, en abaissant le niveau de vie standard. Le commerce en général est en baisse, mais l’association nationale du commerce d’occasion (National Association of Resale and Thrift Shops) a enregistré une hausse de 13%, la plus haute en cinq ans. Selon un récent sondage, 26% des interrogés troquent services et biens, soit deux fois plus qu’en 2000.
L'Internet est la cause principale de cette hausse, apportant le petit troc restreint au centre communautaire sur l’immensité des réseaux en ligne, avec un nombre incalculable de sites d’échange, et des millions d’utilisateurs, parmi lesquels beaucoup de familles qui ne peuvent plus se permettre de renouveler les vêtements des enfants sans recycler ceux qui sont devenus trop petits. En général, ces familles affirment qu’avec le retour d’une meilleure économie, elles laisseront derrière elles le commerce d’occasion.
Un petit nombre reste quand même motivé essentiellement par l’aspect environnemental et charitable : SwapforGood.org, une association créée cette année pour palier aux coupes budgétaires dans les aides aux victimes de violence domestique, est un des organisateurs de ces réunions d’échanges de vêtements, où pour un petit don de 10$, on peut apporter ses vêtements à troquer, et faire don de ce qui reste à un abri pour femmes seules ou autre association caritative.