Des universitaires ont réalisé une expérience permettant de réduire de 80% la consommation énergétique pour le traitement des eaux usées. Grâce à l’utilisation d’algues et un procédé ingénieux, ils pensent même que leur avancée pourrait permettre de fournir de l’énergie.
Avancée majeure dans l’utilisation des algues pour le traitement des eaux usées
Des universitaires ont réalisé une expérience permettant de réduire de 80% la consommation énergétique pour le traitement des eaux usées. Grâce à l’utilisation d’algues et un procédé ingénieux, ils pensent même que leur avancée pourrait permettre de fournir de l’énergie.
Le traitement des eaux usées est très consommateur en énergie. Il faut en effet oxygéner les bassins de rétention pour permettre aux bactéries de "manger" les déchets. Cette oxygénation se fait grâce à des hélices actionnées par des moteurs électriques.
Des scientifiques de l’université nationale de Singapour (NUS) conduisent des recherches depuis plusieurs années sur un changement radical dans ce procédé. Ils ont réalisé une expérience concluante utilisant des algues pour l’oxygénation des bassins.
Le principe est relativement simple. Des algues produisent l’oxygène qui permet aux bactéries d’agir. En retour, le CO2 produit par l’ingestion des déchets par ces bactéries est absorbé par les algues. Loh Kai Chee et Tong Yen Wah, responsables de ce projet, ne sont cependant pas les premiers à penser à l’utilisation d’algues.
Séparer algues et bactéries
Certains l’ont fait dans des stations d’épuration américaines. Mais souvent les bactéries et les algues s’attaquent mutuellement. Ils ont donc pensé à séparer les bassins dans lesquels sont disposées les bactéries et les algues, en ne laissant circuler que les gaz nécessaires via des membranes entre les deux bassins.
Nos prédécesseurs étaient accrochés à l’idée que les deux sortes de micro-organismes devaient être ensemble. Ils devaient alors sélectionner des espèces qui peuvent cohabiter, au détriment d’une sélection basée sur des critères d’efficacité dans l’absorption des déchets.
Selon le professeur Loh, l’idée d’utiliser des membranes pour ne laisser s’échanger que les gaz a été déterminante. D'après leur expérience qui pourrait très rapidement se transformer en une usine expérimentale grandeur nature, le procédé permet d’économiser 80% d’énergie pour traiter la même quantité d’eau usée, puisque les aérateurs ne sont plus nécessaires.
Mais l’équipe de scientifiques voit plus loin : le procédé pourrait devenir globalement producteur d’énergie. En effet, les algues peuvent être récupérées et utilisées pour produire des biocarburants. Auquel cas le traitement des eaux usées pourrait devenir un moyen de remplir les réservoirs de nos véhicules !
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