L’autoroute Amazonienne construite pour la COP30 consterne les scientifiques

À Belém, une ville brésilienne nichée au cœur de l’Amazonie, la construction d’une autoroute de plus de 13 kilomètres a fait réagir de nombreux scientifiques. Baptisée « Avenue de la Liberté », cette nouvelle autoroute de quatre voies est destinée à faciliter la circulation en vue de la COP30, une conférence sur le climat qui accueillera plus de 50.000 personnes. Cependant, les impacts écologiques de ce projet et les inquiétudes locales révèlent un dilemme profond entre développement moderne et préservation environnementale.

Par Stéphanie Haerts Modifié le 12 mars 2025 à 18 h 37
L'autoroute Amazonienne construite pour la COP30 consterne les scientifiques

Une autoroute construite pour la COP 30

La construction de l'Avenue de la Liberté change radicalement le paysage amazonien. Des pelleteuses arrachent la végétation, et des montagnes de troncs d'arbres coupés témoignent de l'ampleur des opérations. Selon la BBC, la route est censée moderniser le réseau routier de Belém en prévision de l'afflux de dizaines de milliers de participants à la COP30. Les images de terres dénudées au milieu de la forêt tropicale posent cependant des questions urgentes sur les coûts écologiques de tels développements.

Les autorités régionales défendent leur projet en mettant en avant les mesures compensatoires comme les 34 passages pour la faune pour protéger les animaux et des clôtures afin de « protéger la végétation indigène, en maintenant la préservation de l'écosystème environnant et en empêchant les utilisateurs d'accéder aux régions bordant l'autoroute », peut-on lire sur le site de Francetvinfo. Ces efforts sont-ils suffisants pour contrebalancer l'empreinte écologique d'une telle infrastructure ? La communauté scientifique exprime son scepticisme, et des experts climatiques soulignent l'ironie d'une telle construction alors que la COP30 vise précisément à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Un impact sur la biodiversité et les habitants

Les impacts immédiats sur la vie locale sont palpables. Un habitant qui gagnait sa vie en récoltant des baies d'açaï, raconte à la BBC, dans un article publié ce mercredi 12 mars, que leur récolte a été décimée, réduisant ainsi leurs revenus et menaçant leur subsistance. « Notre récolte a déjà été coupée. Nous n'avons plus ce revenu pour soutenir notre famille », a-t-il déclaré. La construction de l'autoroute n'est pas seulement une question d'infrastructure, elle touche aussi la communauté qui dépend de ces terres pour vivre.

À l'échelle internationale, le projet a également suscité l'étonnement et la critique. Un climatologue britannique sur Bluesky et une chercheuse allemande sur LinkedIn ont publiquement questionné la compatibilité de l'autoroute avec les objectifs de la COP30. La destruction croissante de la végétation, exacerbée par des incendies, montre que l'Amazonie, un écosystème essentiel pour la régulation climatique mondiale, est déjà à un point critique.

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

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