Le ministre de la Transition écologique vient d'annoncer, mardi 19 mars 2024, un aménagement du calendrier obligatoire des ZFE. Si la majorité des ZFE ont réussi à être exemptées de l'interdiction de circulation des véhicules Crit'Air 3, deux grandes villes françaises n'ont pas réussi à respecter le seuil réglementaire européen. Ces dernières seront soumises à l'obligation de mettre en place cette interdiction à partir du 1ᵉʳ janvier 2025.
ZFE : modification du calendrier obligatoire
Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) sont un outil essentiel pour lutter contre la pollution atmosphérique. Seulement au nombre de 11 actuellement, ces derniers seront étendues à toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants, soit à 43 villes, dès le 1ᵉʳ janvier 2025. Les ZFE, déjà en place dans 11 villes françaises, dont Rouen, Aix-Marseille et Strasbourg, ont montré leur efficacité. Ces zones ont en effet enregistré une amélioration importante de la qualité de l'air.
Les villes qui passeront en ZFE en 2025, n'ayant pas encore mis en place des restrictions, auront l'obligation d'interdire tous les véhicules, essence comme diesel, immatriculé avant 1996. L'objectif des ZFE ? Réduire la concentration de particules fines dans l'atmosphère urbaine, particules fines qui, rappelons-le, ont un impact direct sur la santé publique : elles seraient à l'origine de 47 000 décès prématurés chaque année, comme le rappelle le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.
Paris et Lyon mauvaises élèves
En plus de l'extension des ZFE, le gouvernement avait mis en place un calendrier obligatoire. Initialement, celui-ci prévoyait que tous les moteurs classés Crit'Air 3, soit les moteurs diesels immatriculés avant 2006 et les diesels avant 2011, soient interdits de circulation dans ces zones. Grâce aux efforts de la majorité des ZFE, 9 d'entre elles seront finalement exemptées de cette obligation, ces dernières ayant répondu aux critères européens sur la qualité de l'air. En revanche, la métropole de Paris et Lyon n'ont pas réussi à se conformer à ces critères, ce qui avait d'ailleurs amené le Conseil d'État à infliger une amende de 10 millions d'euros à l'État en novembre 2023. Ces deux grandes villes françaises n'ont en effet pas réussi à contenir leurs niveaux de dioxyde d'azote (NO2) en deçà des 40 µg/m3 imposés par l'Europe.
Paris et Lyon auront donc l'obligation de suivre le calendrier initial des ZFE, et donc, d'interdire la circulation des véhicules classés Crit'Air 3. Le gouvernement s'est néanmoins voulu rassurant pour les automobilistes concernés en indiquant, par la voix du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, que « Le gouvernement vise désormais début 2026 pour l'homologation par l'État des radars », indispensables à la mise en application des ZFE. Il n'y aura donc pas que des contrôles inopinés dans les ZFE, et ces derniers auront avant tout pour objectif d'être pédagogiques, le but étant de faire accepter progressivement la réglementation des ZFE.