L’Argentine est confrontée à une forte augmentation de son parc automobile. Quand ce ne sont pas des montagnes de pneumatiques usagés qui s’accumulent, ce sont des tas de caoutchouc qui sont incinérés en plein air. Pour faire face …
la province de Buenos Aires met en place un programme de recyclage des pneus
L'Argentine est confrontée à une forte augmentation de son parc automobile. Quand ce ne sont pas des montagnes de pneumatiques usagés qui s'accumulent, ce sont des tas de caoutchouc qui sont incinérés en plein air. Pour faire face aux problèmes environnementaux que soulèvent ces pratiques, une nouvelle législation oblige désormais les fabricants et les importateurs à en assurer la collecte.
C’est sous l’impulsion du député Juan Carlos Piriz que ce projet ambitieux, baptisé Programme Provincial de Recyclage des Pneumatiques a vu le jour. L’initiative cherche à assurer la collecte des pneus mais aussi leur élimination ou leur recyclage en matière première. Parallèlement, une campagnes de sensibilisation doit être mise en place auprès du public.
Pour y parvenir, le programme prévoit la création d’un Institut Provincial de Recyclage des Pneumatiques. L'organisme autonome aura pour objectif l'élimination des pneumatiques en fin de vie, directement ou par le biais de contrats de sous-traitance.
Tous les acteurs du circuit économique seront concernés par ce projet, des fabricants aux importateurs mais aussi des commerçants aux consommateurs.
Dorénavant, à la livraison de pneus neufs, les fournisseurs seront tenus d'exiger des détaillants une attestation de recyclage de pneus - délivrée par l’Institut Provincial de Recyclage des Pneumatiques - équivalente à la quantité reçue. Une retenue de 10 pesos (2 euros) doit être également mise en place pour chaque pneumatique vendu.
Côté commerçants, la réforme entraîne de la logistique. La collecte et le stockage des pneus usagés doit être organisée, avant remise à l’Institut. Ils devront en outre sensibiliser les utilisateurs au recyclage des pneus.
Juan Carlos Piriz explique que son initiative a été motivée par l'explosion des ventes de véhicules en Argentine ces dernières années. L'augmentation exponentielle de fabrication de pneus qui en a découlé pose un vrai problème de traitement des déchets. Pour le député, il s’agit là d'un des problèmes environnementaux les plus importants auxquels se trouve confronté son pays.
Car pour l’instant, l'élimination des pneus se fait fréquemment par incinération directe, avec tous les dommages écologiques que cela comporte, sans parler des émissions de gaz chargées de particules néfastes pour les populations environnantes. Parallèlement, ces dernières doivent faire face à des hordes d’insectes et de rongeurs, qui prolifèrent dans les montagnes encouragées par l’accumulation de pneumatiques usagés.
Juan Carlos Piriz souligne que des solutions existent pour assurer le recyclage de manière sûre mais que le manque de volonté politique a freiné la création de systèmes de collecte et de sites spécifiques. A ce jour, l’élimination des matières toxiques détenues dans les pneumatiques usagés échappe, pour la plus grande partie, à tout contrôle.