Les paysans du Chiapas espèrent que les représentants français, une fois de retour dans leur pays, pourront faire la promotion du café biologique produit selon les règles du commerce équitable dans cet état du sud du Mexique.
une délégation française soutient les petits producteurs de café
Joaquin Muñoz, président de Max Havelaar France, explique que la délégation a pu constater comment le commerce équitable et l’agriculture biologique aidaient les caféiculteurs d’un point de vue social et environnemental, et quel était l’effort fourni par les communautés qui cultivent le café.
Il a fait remarquer que de leur côté, certains consommateurs français étaient disposés à payer plus cher leur café, s’ils avaient l’assurance que celui-ci était produit de manière écologique et permettait aussi la mise en place de projets sociaux destinés à soutenir les familles de paysans.
Selon lui, le Mexique a fait figure de pionnier en matière de commerce équitable certifié par un label, qui garantit aux petits producteurs un prix de vente fixe, supérieur aux cours mondiaux. Il a félicité les travailleurs de la coopérative El Triunfo, qui ont su développer une économie solidaire et respectueuse de l’environnement.
En retour, les diverses organisations paysannes écologistes de la région, qui avec plus de 1600 petits producteurs forment la coopérative El Triunfo, ont souhaité à la commission française qu’elle fasse passer leur message aux consommateurs de café mexicain de leur pays.
Selon des membres de la commission, 5% du café consommé en France est certifié biologique et équitable.
Pour Juan Carlos Castro Hernández, directeur de la réserve de la biosphère El Triunfo, « la visite de la délégation française encourage les pratiques de caféiculture durable, dont les normes environnementales, sociales et économiques sont compatibles avec les objectifs de préservation de la zone protégée, en développant les liens entre les deux extrémités de la chaîne de production du café : le consommateur qui est prêt à payer plus pour ces pratiques, et le producteur qui les met en œuvre.
Les législateurs français ont pu se faire une idée concrète de ce que représente le travail des habitants de cette réserve et de la problématique de sa préservation. Forts de ce constat, ils pourront adapter leur propre législation en matière de commerce équitable, afin qu’elle soit plus favorable à nos producteurs, et les législateurs comme les médias pourront diffuser de manière plus large l’importance du commerce équitable auprès des consommateurs. »
Le café de cette coopérative, destiné aux marchés des États-Unis et de l’Europe, s’est exporté à hauteur de 30 000 quintaux l’année dernière, pour un peu plus de 3,5 millions d’euros.
Les 2 variétés produites sont l’Arabica et le Bourbon, qui sont cultivées entre 900 et 1600 mètres d’altitude.