Le douzième plan quinquennal a été adopté début mars lors de la session plénière de l’assemblée populaire nationale. Il contient l’objectif de passer à 11,4% d’énergies non fossiles en 2015. Le gestionnaire du réseau électrique a analysé cet objectif et les difficultés pour l’atteindre.
Analyse des objectifs énergétiques du 12ème plan
Le douzième plan quinquennal a été adopté début mars lors de la session plénière de l’assemblée populaire nationale. Il contient l’objectif de passer à 11,4% d’énergies non fossiles en 2015. Le gestionnaire du réseau électrique a analysé cet objectif et les difficultés pour l’atteindre. Extraits.
Les énergies fossiles sur liste noire ?
Cette analyse provient du département recherche de la société chargée du réseau électrique. Cette entreprise a la lourde tâche d’intégrer les énergies renouvelables sur le réseau et de continuer à le perfectionner.
Le douzième plan (2011-2015) prévoit que les énergies non fossiles fourniront 11,4% de la totalité de l’énergie consommée en Chine d’ici 2015. Pour y arriver, la consommation de charbon devra être maîtrisée à 4 milliards de tonnes par an, celle de pétrole à 500 millions de tonnes et celle de gaz naturel à 26 millions de mètres cubes. Les énergies non fossiles devront dans le même temps atteindre une capacité de production de 920 milliards de kW.h pour l’hydroélectrique, 320 milliards de kW.h pour le nucléaire, 180 milliards de kW.h pour l’éolien et 5 millions de kW.h pour le solaire.
Moins de charbon ou moins de nucléaire ?
La première difficulté réside dans le contrôle de la quantité de charbon utilisée. Le plan appelle en effet à ce que la contribution du charbon dans le mix national diminue de 7%, que celle du pétrole reste inchangée, que celle du LNG (gaz naturel) double et que celle des énergies non fossiles augmente de plus de 3%. Pour le charbon, cela signifie que la consommation ne devra pas augmenter de plus de 300 millions de tonnes en 5 ans. Pendant le onzième plan, elle a augmenté de 200 millions de tonnes… par an.
La seconde difficulté réside dans l’augmentation de la capacité de production des énergies non fossiles. Les plans initiaux validés en mars reposaient essentiellement sur l’hydro-électrique, le nucléaire et l’éolien. Mais si la Chine ne remet pas complètement en cause sa stratégie nucléaire, Fukushima est quand même passé par là et il ne serait pas étonnant que la contribution de l’atome soit revue à la baisse…
Le réseau électrique peut-il suivre ?
Selon les estimations initiales, il fallait donc que la capacité hydroélectrique progresse de 30 millions de kW.h. Celle du nucléaire devait aussi augmenter de 30 millions de kW.h. La capacité de l’éolien devait progresser pour atteindre 10% de toute la capacité des énergies non fossiles.
Ces objectifs déjà très ambitieux risquent donc d’être altérés avec le coup de frein que pourrait connaître la construction de centrales nucléaires. Si ces objectifs doivent être atteints, les contributions de l’hydroélectrique et de l’éolien devront augmenter. La société de gestion du réseau électrique s’inquiète de la capacité du système de transport d’électricité à assumer cette production variable. L’installation de plusieurs dizaines de millions de kW.h éoliens supplémentaires, si elle est difficile, paraît possible tellement la Chine s’est équipée d’une capacité de production industrielle gigantesque. Mais l’assimilation par le réseau est un problème plus aigu qui nécessitera des investissements pas encore complètement planifiés.