Une étude menée par la ferme expérimentale d'AgroParisTech a montré que les vaches laitières en production émettent 10% de méthane entérique en moins quand elles sont nourries avec de la luzerne enrubannée à la place d'ensilage d'herbe.
Dans la lutte contre le réchauffement climatique, le méthane recueille donc une attention toute particulière car il a un pouvoir réchauffant 21 fois plus élevé́ que le CO2 (à 100 ans)
L'agriculture est l'auteur de l'essentiel des émissions de méthane, en France , sous forme de méthane entérique issu des fermentations anaérobies du tube digestif des animaux.
Dans ce contexte les producteurs de luzerne ont souhaité connaître l'effet de ce fourrage sur le comportement des ruminants notamment leurs émissions de méthane entérique. Une étude a été menée dans ce sens par la ferme expérimentale d'AgroParisTech à Grignon . Les performances zootechniques ont également été mesurées.
L’étude et les résultats
Pratiquement, deux lots de 6 vaches laitières ont reçu l'un une ration alimentaire incluant de l’ensilage de graminées et l'autre une ration avec de l’enrubannage de luzerne.
Les résultats relatifs au CH4 montrent que le luzerne a permis de réduire sensiblement ses émissions puisque le niveau d’émission brute est en effet passé de 450 gr par vache et par jour pour les graminées à 418 gr par vache et par jour pour la luzerne soit une baisse de 7%, qui atteint 10% si on la rapporte à la quantité de lait produit, soit 1,2 gr de CH4 émis en moins par litre de lait.
Si l'apport de luzerne était généralisé dans les rations des 3,5 millions de vaches laitières françaises ce serait 51 000 tonnes de méthane entérique évitées à rapprocher des 1 456 000 tonnes de méthane entériques émises en France tous ruminants confondus.