La Fondation Dom Cabral s’est prêtée à une étude qui prend en compte le temps perdu dans les bouchons (et qui pourrait être transformé en revenu) ainsi que le coût additionnel de consommation de carburant.
A São Paulo, l’immobilité urbaine coûte cher
La Fondation Dom Cabral s’est prêtée à une étude qui prend en compte le temps perdu dans les bouchons (et qui pourrait être transformé en revenu) ainsi que le coût additionnel de consommation de carburant. Résultat : les embouteillages coûtent près de 3 000 euros par an à chaque automobiliste.
7 euros de perte par heure
Ce chiffre est dû à 80% au temps perdu et qui pourrait être utilisé de façon productive. En considérant un revenu mensuel de 1 200 euros par automobiliste, la perte équivaut à 7 euros par heure passée dans les embouteillages.
L’étude sera présentée durant le IVème Séminaire de Systèmes Intelligents de Transport à Rio de Janeiro, les 12 et 13 juin. Les organisateurs estiment qu’une utilisation efficace de la technologie permet de diminuer les bouchons et la durée des déplacements, contribuant ainsi à la réduction de la pollution et à des économies pour les automobilistes.
A São Paulo, le métro n'est pas une alternative
La saturation des lignes de métro reflète le chaos dans lequel sont plongés les transports en commun au Brésil. D’après la FGV, l’argent perdu dans les embouteillages permettrait de construire 80 km de lignes de métro par an.
Les scènes d’un métro au bord de l’asphyxie à São Paulo ont retenu l’attention de la presse étrangère. L’agence Reuters a distribué une série d’images de wagons pleins à craquer aux heures de pointe, soulignant que la plus grande ville brésilienne possède "une des pires circulations du monde".
Dans cette ville de 20 millions d’habitants, certains automobilistes mettent 3 heures pour parcourir une distance d’environ 14 km dans les quartiers riches. La circulation de São Paulo est ainsi comparable à celles de Bangkok, Pékin et Shanghai, La Caire, Calcutta et Djakarta. La mégalopole ne compte que 7 km de ligne de métro par million d’habitant, contre 45 km pour New York, par exemple. D’après l’étude de la FGV, la circulation cause un déficit de création de richesse de l’ordre de 15 milliards d’euros par an.
En avril, les files d’attente aux stations de métro sont devenues tellement importantes qu’elles sont arrivées jusque dans les rues. Sur la ligne 3, dans les quartiers Est de la ville, les usagers peuvent attendre jusqu’à 30 minutes à l’extérieur de la station avant de passer les tourniquets.
Le préjudice de cette immobilité urbaine est partagé entre les entreprises, le gouvernement et la population. Les actifs passent au moins 2 jours par mois dans le bus ou dans leur voiture pour se rendre à leur travail.