Les braconniers continuent de faire des ravages à Madagascar, une île avec de nombreuses espèces animales endémiques.
900 tortues endémiques confisquées en une semaine
Les braconniers continuent de faire des ravages à Madagascar, une île avec de nombreuses espèces animales endémiques.
Dans des valises et des sacs
Le 10 octobre, deux asiatiques ont été arrêtés à l’aéroport de Tananarive. Ils avaient en leur possession quatre valises contenant 569 tortues étoilées de Madagascar (Astrochelys radiata), une espèce menacée. Leur destination était Bangkok en Thaïlande et Guangzhou, en Chine. Les autorités malgaches ont confisqué les bébés tortues. Trois étaient déjà mortes.
Le 8 octobre, la police avait récupéré des sacs abandonnés sur le bord de la route. Ils contenaient 315 tortues étoilées.
Des tortues très demandées
Tiana Ramahaleo, le Coordinateur du programme pour les espèces de WWF à Madagascar déclare :
« Nous pensons qu’au moins 1000 tortues sont enlevées du Plateau Mahafaly chaque semaine. Le déclin de cette population est alarmant. En 2001, il y avait encore 12 millions de tortues. En 2011, il en restait moins de la moitié. Si on ne contrôle pas le braconnage et la destruction de leur habitat, ces tortues pourraient ne plus se trouver à l’état naturel dans moins de 20 ans”.
Les tortues étoilées sont protégées, mais elles sont menacées par la demande de certaines tribus malgaches. En effet, leur viande est considérée comme un mets fin lors de festivités comme Noël, Pâques et la Fête nationale. Il est courant de trouver de grands bûchers parsemés de carapaces d’animaux adultes.
Les bébés, quant à eux, transitent par les aéroports internationaux pour être vendus comme animaux de compagnie. Leur prix atteint $273 en Thaïlande et jusqu’à $4636 aux États-Unis.
Un manque de ressources flagrant
L’organisation Turtle Survival Alliance manque d’espace et de ressources pour héberger les petites tortues saisies à l’aéroport. Pour le moment, elles sont sur la terrasse des bureaux qu’ils partagent avec une autre ONG, le Partenariat de la Biodiversité de Madagascar. Des volontaires sont en train d’adapter le jardin pour elles. Elles seront hébergées jusqu’à la fin de l’enquête sur les contrebandiers.
Une autre cour avait, quant à elle, autorisé WWF et TSA à relâcher les 315 tortues trouvées au bord de la route la nuit d’après. Les ONG les ont replacées dans la forêt sacrée d’Ambovo, sans excès de bureaucratie. Les ONG déplorent l’absence d’un autre centre de secours dans le sud, où les tortues pourraient être amenées rapidement suite à une saisie, pour être mises en quarantaine ou suivre un traitement, avant d’être relâchées dans des zones protégées.
Ramahaleo conclut :
“Nous essayons de convaincre les Malgaches de ne plus manger de tortues ; mais nous demandons aussi à chacun d’entre vous de ne pas acheter une tortue étoilée de Madagascar comme animal de compagnie. Si la demande internationale ne diminue pas, ce sera difficile d’aider ces animaux”.