Le moratoire de deux ans annoncé en 2011 par le président n’est que poudre aux yeux selon Greenpeace. L’ONG dénonce les hypocrisies du pouvoir. En un an d’interdiction des abattages, 5 millions d’hectares seraient partis en fumée…
5 millions d’hectares abattus en un an de moratoire sur la déforestation
Le moratoire de deux ans annoncé en 2011 par le président n’est que poudre aux yeux selon Greenpeace. L'ONG dénonce les hypocrisies du pouvoir. En un an d’interdiction des abattages, 5 millions d’hectares seraient partis en fumée…
Un moratoire défaillant
Le président Susilo Bambang Yudhoyono avait annoncé le moratoire en grande pompe, dans le cadre du projet REDD+ (Réduction des Emissions dues à la Déforestation et la Dégradation des forêts). Il avait été signé en mai 2011, parallèlement à l’annonce d’une aide d’un milliard de dollars de la Norvège. Mais en un an, les abattages n’ont pas ralenti.
Ils ont même peut être accéléré. Selon Greenpeace, 5 millions d’hectares de forêts ont disparu depuis le début de la suspension. Comment cela a-t-il été possible ? Selon Kiki Taufik, spécialiste des SIG (Systèmes d’Information Géographiques) pour Greenpeace Indonésie, l’administration a "oublié" d’inclure de vastes étendues de forêts dans le cadre du plan d’interdiction de l’abattage.
« De vastes étendues de forêts tropicales n’ont pas été protégées car leur statut juridique est incertain. Certaines parties des régions répertoriées comme "à protéger" se recoupent avec des terrains affectés à d’autres usages. A Kalimantan (la partie indonésienne de l’île de Bornéo), la plupart des forêts abattues depuis un an se trouvaient auprès de concessions pour l’extraction du charbon préalablement autorisées. »
Second poumon de la planète
Kalimantan a été le territoire le plus touché par cette déforestation avec 1,9 millions d’hectares supprimés en un an de moratoire. Vient tout de suite après la Nouvelle-Guinée occidentale avec 1,7 millions d’hectares disparus.
Rappelons que l’Indonésie est après le Brésil, le second "poumon" de la planète avec sa vaste couverture de forêts tropicales. Il en reste 64 millions d’hectares. Mais si les projets de conservation oublient d’incorporer de vastes espaces forestiers comme l’année dernière, ce tapis vert risque rapidement de se réduire comme peau de chagrin.