En 2024, la planète pourrait connaître son année la plus chaude jamais enregistrée, selon les prévisions de l’observatoire européen Copernicus.
Des températures très hautes en 2024
Selon Copernicus, le mois de juillet 2024 a presque égalé les températures records de juillet 2023. La moyenne globale de 16,91 °C, bien que légèrement inférieure de 0,04 °C par rapport à l'année précédente, reste une température très haute. Cette chaleur intense a particulièrement touché l’ouest des États-Unis, le Canada, l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Asie et même l’Europe, avec des températures atteignant des sommets historiques. En Europe, juillet 2024 a été le deuxième mois le plus chaud après juillet 2010. Des vagues de chaleur sans précédent ont été enregistrées en Grèce et au Japon, tandis que le Maroc a connu des températures dépassant les 48 °C, causant 21 décès en 24 heures.
Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique de Copernicus, souligne que malgré une légère diminution de la température moyenne globale en juillet, la tendance au réchauffement persiste. Depuis la période préindustrielle (1850-1900), juillet 2024 est 1,48 °C plus chaud que la moyenne de cette époque. Les catastrophes naturelles se multiplient : vagues de chaleur en Europe centrale et en Méditerranée, inondations record au Pakistan et en Chine, ouragans frappant les Caraïbes et les États-Unis, glissements de terrain meurtriers en Inde et mégafeux en Californie. Ce tableau désastreux montre que le climat mondial devient de plus en plus hostile.
Les océans sont également de plus en plus chauds
Les océans, qui absorbent 90 % de l’excès de chaleur généré par les activités humaines, continuent de battre des records. En juillet 2024, la température moyenne des océans était de 20,88 °C, la deuxième plus élevée jamais enregistrée pour ce mois. Ce phénomène est d’autant plus inquiétant que le cycle climatique El Niño, généralement responsable de l'augmentation des températures océaniques, touche à sa fin, laissant place à La Niña, qui devrait théoriquement refroidir la planète. Cependant, malgré l'extinction d’El Niño, les températures restent élevées, et Copernicus prédit que 2024 surpassera 2023 en termes de chaleur globale. La température moyenne depuis janvier est déjà de 0,27 °C plus élevée que sur la même période en 2023.
Les experts estiment qu'il faudrait une baisse drastique des températures dans les derniers mois de l'année pour que 2024 ne soit pas la plus chaude jamais enregistrée. Cependant, les données historiques montrent que de telles baisses sont rares. Celeste Saulo, vice-présidente de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), avertit que "le monde devient trop chaud pour que nous puissions y faire face". Les conséquences du réchauffement climatique sont déjà visibles et risquent de s’aggraver si des mesures draconiennes ne sont pas prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. La neutralité carbone, essentielle pour stabiliser le climat, semble encore loin d’être atteinte, malgré les engagements internationaux.