Dans le cadre d’un dossier consacré à la nouvelle réglementation Environnementale (RE2018) qui se profile, Green et vert vous aide à y voir plus clair. D’où vient cet engouement pour la construction de bâtiments à énergie positive ? En quoi le secteur du bâtiment se retrouve directement impacté par les différentes réglementations ? Comment amener le particulier à voir son logement différemment ? Toutes les réponses dans notre dossier.
L’évolution des réglementations dans le bâtiment incite les propriétaires à effectuer des travaux de rénovation énergétique. S’ils s’avèrent de plus en plus coûteux, ces derniers peuvent être allégés par des aides financières particulièrement intéressantes en fonction des options choisies.
Responsable de 45,1 % de la consommation d’énergie en France, le parc immobilier français est également à l’origine de 23 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le pays. Alors que le réchauffement climatique est devenu une préoccupation majeure de la quasi-totalité des États du monde, l’Hexagone s’est engagé à changer son modèle de fonctionnement trop coûteux en énergie, choix matérialisé par la loi sur la transition énergétique du 17 août 2015. Afin de limiter la hausse de la température planétaire à 2 degrés par rapport à l’ère préindustrielle, voire à 1,5 degré dans le scenario le plus optimiste, l’État français a prévu des mesures drastiques pour ses secteurs les plus polluants. Dans le bâtiment, la nouvelle loi vise ainsi une diminution de 87 % des émissions de GES d’ici 2050, ce qui équivaut quasiment à les diviser par huit.
Cette baisse considérable ne sort toutefois pas de nulle part. Depuis le début des années 2000, les différentes réglementations sur le bâti ont successivement établi puis abaissé les normes en termes de consommation d’énergie. L’adoption de la RT2012 a constitué un tournant en la matière, fixant une limite de 50 kWh.m2/an pour toute nouvelle construction. L’ancien est également visé par des indices de performance énergétique de plus en plus exigeants, qui ont pris encore plus de sens à mesure que les prix de l’énergie n’ont cessé d’augmenter. Aujourd’hui passé dans le langage courant, le concept de rénovation énergétique est devenu une activité à part entière, à l’avenir radieux.
L’avenir est au bâtiment à énergie positive (Bepos)
Avec l’adoption des futures RE2018 et RT2020, la maîtrise de la consommation des bâtis est poussée encore plus loin pour espérer atteindre les objectifs particulièrement ambitieux de l’État. Conformément à l’indicateur Bepos (Bâtiment à énergie positive), toute nouvelle construction devra dès lors produire plus d’énergie qu’elle n’en dépensera sur sa durée de vie moyenne, estimée à 50 ans. Même si des incohérences persistent, comme l’application d’un coefficient favorisant les énergies primaires polluantes (fioul, gaz et charbon) plutôt que les énergies secondaires plus propres (électricité, chaleur, etc.), la complexité et le coût des travaux d’isolation, de récupération des eaux pluviales ou encore d’installation d’équipements à énergie renouvelable rendent indispensable l’accompagnement de l’État dans la réalisation des projets de rénovation.
Avec l’abandon progressif de matériaux comme le plastique en faveur d’autres plus performants comme le bois ou l’aluminium, le surcoût moyen pour des constructions à énergie positive est estimé entre 8 et 11 %. Il avoisinerait ainsi 1 200 euros par m2 pour une maison Bepos complète, avec des variations plus ou moins importantes selon le secteur géographique concerné. Pour inciter les propriétaires à passer à l’acte, de nombreuses aides financières sont disponibles. Le ministère de l’Économie en recense ainsi près d’une dizaine sur son site : crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), éco-prêt à taux zéro (PTZ), TVA à 5,5 %, aides de l’Anah, chèque énergie, aides des entreprises de fourniture d’énergie (CEE), exonération de la taxe foncière, contribution du locataire aux travaux d’économies d’énergie et aides pour l’Outre-mer. Ces coups de pouce, qui ont l’avantage d’être souvent cumulables, peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros dans le neuf comme dans l’ancien.
Des choix qui méritent réflexion
Parmi les principaux outils de rénovation, l’isolation des murs constitue une étape primordiale dans la réussite d’un lifting énergétique. Là aussi, de savants calculs sont souvent nécessaires pour choisir la solution la meilleure. Effectués à l’extérieur du bâtiment, les travaux d’isolation permettent une réduction d’environ 25 % de la consommation d’énergie totale, mais s’avèrent en revanche plus onéreux que ceux réalisés à l’intérieur du logement. Le choix de l’intérieur ou de l’extérieur, voire d’une combinaison des deux, dépendra donc du budget et de l’objectif énergétique définis pour ce poste.
La réflexion est tout aussi complexe concernant les systèmes de chauffage, même si la pompe à chaleur (PAC) se distingue année après année comme mode préféré des Français. Elle équiperait 37 % des ménages, d’après le Baromètre de l’énergie 2017. L’installation de systèmes électriques innovants, en remplacement des vielles chaudières à gaz ou à fioul, peut permettre d’effectuer des économies pouvant aller du simple au double, avec jusqu’à cinq fois moins d’émissions de GES pour les PAC les plus modernes. La maîtrise de la consommation énergétique est d’autant plus accessible qu’elle peut être facilitée par les nouvelles technologies, comme des radiateurs électriques pilotables depuis le smartphone.
La question du rendement énergétique se pose non seulement au quotidien, mais aussi pour une éventuelle revente. Plus un bien est vieillissant, plus des travaux de rénovation lourds seront nécessaires afin de limiter sa dépréciation financière. Le niveau de l’étiquette énergétique, qui va de A à G, influencerait fortement le prix de vente. D’où l’intérêt d’investir plusieurs centaines, voire milliers d’euros pour capitaliser sur son bien. Pour s’y retrouver, rien de tel que de consulter les personnes parmi ses proches qui en ont déjà fait l’expérience.
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