Les pesticides, souvent perçus comme indispensables pour l’agriculture moderne, sont aussi des adversaires redoutables pour la biodiversité. Une étude internationale récente souligne les effets systématiquement néfastes de ces substances sur une multitude d’organismes vivants, allant bien au-delà de leurs cibles initiales.
Les pesticides, une menace confirmée pour la biodiversité
Une réalité inquiétante pour la biodiversité
Une équipe de chercheurs internationaux a analysé 1 705 études pour évaluer l'impact de 417 substances chimiques sur 830 espèces. Les résultats, publiés dans 'Nature Communications', sont sans appel : les pesticides nuisent gravement à la croissance, à la reproduction, aux comportements et aux fonctions métaboliques des espèces étudiées.
Les chercheurs ont constaté qu' « à des concentrations environnementales suffisantes, l'exposition aux insecticides, fongicides et herbicides peut affecter les organismes non ciblés en perturbant leur survie, leur croissance, leur reproduction et leur comportement (par exemple, la détection de stimuli), ainsi que d'autres processus métaboliques et physiologiques (par exemple, les biomarqueurs de la fonction neurale ou de l'immunité, la respiration cellulaire, la photosynthèse). »
Tous les pesticides ont un impact
L'étude, publiée sur le site Nature, démontre que peu importe la nature du pesticide (synthétique, minérale ou biogénique) ou son ancienneté, les impacts négatifs sur la biodiversité restent constants. « Les pesticides affectent de nombreuses espèces non ciblées et pourraient être liés à la perte de biodiversité mondiale. L'ampleur de ce risque n'est encore que partiellement comprise », peut-on lire dans l'étude. Les différences entre les types de pesticides n'offrent aucune variation en termes de réduction des risques pour l'environnement.
Les substances testées affectent de manière équivalente les écosystèmes terrestres et aquatiques, dans les zones tempérées comme tropicales. Cette absence de différence souligne l'urgence de revoir l'approche globale de gestion des pesticides.
Une réduction nécessaire mais complexe
Les auteurs appellent les gouvernements à restreindre l'usage des pesticides et à imposer des évaluations rigoureuses après leur autorisation. Malgré leur coût économiquement attractif pour les agriculteurs, les pesticides cachent des dépenses bien plus lourdes pour la santé des écosystèmes et de la faune sauvage.
La transition vers l'agriculture durable est entravée par les coûts économiques initialement faibles des pesticides. Toutefois, les chercheurs insistent sur le fait que l'impact environnemental, souvent ignoré, devrait inciter à une révision des méthodes agricoles préventives utilisant ces produits chimiques.