Un nouveau type de construction remplace peu à peu les abris de tôle des quartiers pauvres de l’état d’Oaxaca, dans le sud du Mexique. Alliant résistance, isolation thermique et rapidité de mise en œuvre, les matériaux recyclés permettent de fabriquer une maison en une semaine seulement.
Une maison en Tetrapak pour moins de 3 000 euros
Un nouveau type de construction remplace peu à peu les abris de tôle des quartiers pauvres de l’état d’Oaxaca, dans le sud du Mexique. Alliant résistance, isolation thermique et rapidité de mise en œuvre, les matériaux recyclés permettent de fabriquer une maison en une semaine seulement.
Une technique déjà bien rôdée
Avec une cinquantaine de maisons construites dans divers quartiers défavorisés, l’organisation Techamos Una Mano a su démontrer l’efficacité de ses méthodes. Conjuguant avec brio recyclage et travail social, ses équipes de construction ont acquis un savoir-faire récompensé au niveau national par le Prix de la jeunesse 2011 et le Prix UVM du développement social.
C’est le professeur Rodrigo Arnaud qui a eu l’idée en 2008 d’associer du bois et des emballages Tetrapak pour former des murs isolants. Avec l’aide d’architecte et d’ingénieurs, il a mis au point une technique utilisée par des équipes d’étudiants bénévoles pour construire des maisons ou des bâtiments à caractère social, comme des bibliothèques ou des maisons de la jeunesse.
Quand les emballages protègent le bois
Les maisons de Tetrapak s’appuient sur une dalle en béton, qui constitue la première étape des travaux. L’ossature des murs est ensuite construite grâce à des cadres de bois assemblés entre eux, recouverts à l’intérieur et à l’extérieur d’emballages de TetraPak agrafés sur le bois. Ceux-ci forment une membrane continue et imperméable, qui protège le bois de l’humidité.
Les espaces vides à l’intérieur des murs sont remplis de bouteilles en plastique, qui leur confèrent un important pouvoir isolant. En été, ces matériaux recyclés permettent de maintenir une différence de température de 8°C entre l’intérieur et l’extérieur.
Les deux côtés des murs sont ensuite recouverts d’un fin grillage, sur lequel viendra s’accrocher un enduit en ciment. Enfin, un toit de tôle doublé d’une couche d’EPS (polystyrène expansé) est mis en place.
Renforcer le tissu social grâce au bénévolat
Cette technique à la fois simple et économique permet à une vingtaine de personnes de construire un logement de 29 mètres carrés en sept jours à peine, pour 48 000 pesos environ (un peu moins de 3 000 euros).
À partir de cette année, des toilettes sèches viendront compléter l'équipement domestique, afin d'améliorer les conditions d'hygiène et de permettre un recyclage des matières fécales sous forme de compost.
Avant d’emménager, les familles bénéficiaires doivent peindre l’intégralité de leur futur logement, et c’est à elles qu’incombent les travaux préalables d’aplanissement du terrain.
Tout au long du processus d’édification, elles sont mises à contribution au maximum, dans le but de recréer des liens sociaux à travers le travail en équipe.
Ce sont des professionnels qui se chargent de la construction de la dalle et du toit, tandis que les murs écologiques sont montés par des étudiants universitaires, en collaboration avec les futurs occupants de la maison.
Le Tetrapak, un matériau noble ?
Pour chaque logement, il est nécessaire de réunir environ 4 000 emballages Tetrapak.
Andrea Alcántara Alcázar coordonne les équipes de bénévoles et explique que les emballages de Tetrapak ont permis de construire des bâtiments extrêmement durables:
« Il s’agit d’un matériau noble. Les couches de polyéthylène, de carton et d’aluminium le rendent très résistant et imperméable. […] Nous n’avons eu aucun problème avec les maisons déjà construites depuis 2008. Elles sont toutes en parfait état, et nous estimons leur durée de vie à 50 ans au minimum. »