Des scientifiques chiliens et brésiliens ont découvert des cours d’eau superficiels dans un glacier normalement soumis de façon permanente à des températures négatives…
La glace fond à 1000 km du Pôle Sud
Des scientifiques chiliens et brésiliens ont découvert des cours d’eau superficiels dans un glacier normalement soumis de façon permanente à des températures négatives. Les conséquences du réchauffement climatique en Antarctique suscitent de nouvelles interrogations.
Difficile pour le glaciologue Ricardo Jaña, de l’Institut Antarctique Chilien (INACH), d’imaginer qu’il allait découvrir de l’eau sous forme liquide aux abords du glacier Union. Cette cordillère de glace dont les sommets atteignent 4000 mètres d’altitudes est située à moins de 1000 kilomètres du Pôle Sud, dans une zone soumise à des froids extrêmes.
Le réchauffement climatique en cause
Les 18 scientifiques participant à l’expédition y ont observé des ruisseaux superficiels recongelés, laissant derrière eux des marques d’érosion sur le manteau de glace. Selon le glaciologue, l’apparition de ces cours d’eau s’explique par la présence d’une zone rocheuse nue près du glacier:
Les roches sont exposées, absorbent la chaleur et la transfèrent à la neige et à la glace environnantes. Une proportion importante de la glace fond et l’eau forme des ruisseaux.
Ricardo Jaña estime que ce phénomène doit amener les spécialistes à s’interroger sur les effets du réchauffement planétaire en Antarctique, et constitue un point de départ intéressant pour de futures recherches :
Ce qui surprend, c’est la vitesse à laquelle s’opère le réchauffement climatique dans cette partie du globe.
Un laboratoire d'étude de l'atmosphère en Antarctique
Le glaciologue fait partie des experts ayant pris part à l’expédition Criósfera, dirigée par des scientifiques brésiliens. Leur objectif est d’installer un laboratoire automatisé qui servira à étudier l’atmosphère à 670 kilomètres du Pôle Sud.
Cette mission latino-américaine financée par le ministère brésilien des Sciences, de la Technologie et de l’Innovation a également été l'occasion de prélever une carotte de glace de 100 mètres de long. Celle-ci permettra de connaître avec plus de précisons le passé climatique récent de l’Antarctique.