Meiji, la plus grosse entreprise d’agroalimentaire de l’archipel, a déclaré avoir détecté du césium radioactif dans un lot de son lait en poudre pour bébés. Même si la radioactivité est en dessous des limites fixées par le gouvernement, cette nouvelle inquiète les parents japonais.
Du césium radioactif dans le lait pour bébés
Meiji, la plus grosse entreprise d’agroalimentaire de l’archipel, a déclaré avoir détecté du césium radioactif dans un lot de son lait en poudre pour bébés. Même si la radioactivité est en dessous des limites fixées par le gouvernement, cette nouvelle inquiète les parents japonais. Mais aussi les Chinois qui achètent Meiji depuis le scandale sanitaire de 2008 qui a tué plusieurs centaines d’enfants.
C’est la première fois depuis l’accident nucléaire de Fukushima que de la radioactivité est détectée dans les aliments pour enfants. Auparavant, du riz et des légumes venant de la région de la centrale avaient certes été interdits à la vente à cause d’une radioactivité trop élevée. Mais la semaine dernière, Meiji, qui détient environ 40% du marché intérieur, a déclaré que lors d’un contrôle sur sa production, des taux de 30,8 becquerels par kilogramme avaient été trouvés dans 400 000 de ses boîtes de préparation de lait instantané Meiji Step de 850 grammes.
Un taux de radiation loin de la limite de 200 becquerels par kg fixée par le gouvernement, mais suffisant pour inquiéter les parents. Meiji a voulu rassurer et se montrer responsable en appelant les familles qui ont acheté le lot concerné à ne pas l’utiliser. Les boîtes provenant du lot incriminé seront gratuitement remplacées par des produits sûrs.
Selon la société, c’est au cours du procédé de séchage du lait que l’aliment serait entré en contact avec l’air environnant radioactif. L’incident se serait passé entre le 14 et le 20 mars dernier dans l’usine de Kasukabe, située dans la préfecture de Saitama. A ce moment, personne ne savait encore précisément ce qui se passait à l’intérieur des réacteurs de la centrale de Fukushima.
Messages d'apaisement
Suite à cette nouvelle, le gouvernement a déclaré souhaiter baisser la limite de radioactivité autorisée dans les produits alimentaires pour enfants. En effet, selon les spécialistes, les enfants seraient beaucoup plus sensibles que les adultes à l’ingestion de matières radioactives. Le ministère de la Santé a aussi rappelé qu’il avait effectué des tests sur 25 formules de lait pour nourrissons en juillet et en août dernier, notamment sur des produits de la marque Meiji. Tous les échantillons alors analysés avaient une radioactivité inférieure à la limite détectable de 5 becquerels par kg. Meiji, qui s’est fait connaître pour la qualité irréprochable de ses produits, doit maintenant réagir avec finesse. Un porte-parole de la société a déclaré au public :
Le niveau de celsium est réduit à 3 ou 4 becquerels par kg une fois que la poudre est diluée dans de l’eau chaude. Nous ne pensons pas qu’il puisse y avoir un impact sur la santé à ce faible niveau de radioactivité. Cependant, nous comprenons l’inquiétude des parents, c’est la raison pour laquelle nous offrons de remplacer les boîtes des lots incriminés par des formules non contaminées.
Il en faudra sans doute plus pour rassurer complètement les Japonais, qui ne sont cependant pas les seuls inquiétés. En effet, depuis 2008 et le scandale du lait contaminé à la mélamine en Chine, nombre de parents chinois s’approvisionnent à Hong Kong en lait Meiji importé du Japon. A l’attention de ce segment de consommateurs important pour la société japonaise, Meiji a déclaré que les produits exportés à Hong Kong n’étaient pas touchés. Affaire à suivre…