Les Chiliens ne veulent pas de barrages en Pantagonie. Et n’hésitent pas à le manifester. Depuis plusieurs mois déjà, parfois avec violence. De quoi alerter une justice qui a décidé de suspendre le projet HidroAysén jusqu’à nouvel ordre.
Première victoire des activistes écologistes
Après des mois de manifestations, la bataille contre la construction de barrages en Patagonie a connu son premier rebondissement, suite à une décision de la Cour d’appel de Puerto Montt le 20 juin 2011. Le projet est suspendu jusqu’à nouvel ordre, mais les dizaines de milliers de Chiliens opposés aux centrales hydroélectriques se tiennent prêts à redescendre dans la rue.
Les violentes manifestations qui ont secoué le pays au cours des dernières semaines n’auront pas été vaines. L’action en justice intentée par l’ONG Patagonia sin represas (Patagonie sans barrages) non plus. Sans l’accord de la Cour d’appel de Puerto Montt, le projet HidroAysén ne pourra continuer.
Ce dernier prévoit la construction de cinq gigantesques barrages sur les rivières Baker et Pascua, au cœur des zones sauvages de la Patagonie chilienne, Avec à la clé un investissement record de 3,2 milliards de dollars, il s’agit ici d’un véritable coup dur pour les promoteurs de l’initiative.
Les avocats d’HidroAysén affichent cependant leur optimisme et sont convaincus que la cour intercèdera rapidement en leur faveur, malgré les trois recours de protection déposés à leur encontre. De leur côté, les opposants au projet ont conscience que la bataille qui s’engage risque d'être longue et restent sur le qui-vive.
Nous allons ménager l’énergie des contestataires. On ne peut évidemment pas appeler à des manifestations de grande envergure tous les jours, mais nous allons programmer des actions ciblées pour chaque étape du conflit.
Luis Mariano Rendón, président de l’association Acción Ecológica.
Les activistes environnementaux savent qu’ils peuvent compter sur le soutien de la population chilienne, largement acquise à leur cause.
Une nouvelle manifestation a d'ailleurs déjà eu lieu vendredi 24 juin devant l’ambassade d’Italie, à l’appel de l’organisation Acción Ecológica. Laquelle explique que l’état italien est actionnaire d’Enel, géant européen de l’énergie et propriétaire à 92% d’Endesa, principal investisseur du projet HidroAysén.