La vente de fleurs pour la fête des mères représente un marché de presque 2 milliards de dollars en Amérique du Nord. Quelle proportion vient du travail des enfants et des ouvriers sous-payés, un des fléaux de ce secteur ?
Les roses de la fête des mères sont-elles équitables?
La vente de fleurs pour la fête des mères représente un marché de presque 2 milliards de dollars en Amérique du Nord. Quelle proportion vient du travail des enfants et des ouvriers sous-payés, un des fléaux de ce secteur ?
Les fleurs du mal
En Amérique du nord, c’est pour la fête des mères qu’on vend le plus de fleurs, en majorité venues de pays en développement, particulièrement d’Equateur et de Colombie. Elles sont souvent cultivées dans des conditions néfastes pour les travailleurs et pour l’environnement.
On voit se développer des initiatives sur le modèle du chocolat ou des bananes, avec des bouquets "commerce équitable" mais encore faut-il savoir quelle est la réalité derrière ce marché mondial de 100 milliards de dollars, encore en croissance. Au Canada, on s’attend à un échange encore plus grand avec la Colombie, après la date d’effet de l’accord de libre échange le 1er juillet prochain. Parmi les pays exportateurs (Hollande, Kenya, Israël ou Colombie entre autres), les conditions sociales ou environnementales varient grandement.
Beautés fatales
Les principaux reproches pour cette industrie sont le mauvais traitement des employés (salaires injustes, exploitation des enfants, inégalités hommes et femmes, journées trop longues) et l’impact de l’agriculture florale intensive sur l’environnement. Comme les fleurs ne sont pas consommées par les humains, la réglementation sur le traitement chimique polluant les sources d’eau et contaminant les travailleurs est encore assez négligente. A cela s’ajoute une énorme consommation d’eau et aussi d’électricité pour le chauffage des serres.
Cependant, une prise de conscience est en cours, motivée par la peur de la mauvaise publicité et les activistes réclamant davantage de commerce équitable dans cette industrie. Les scientifiques développent des produits moins toxiques et on voit l’ouverture d’un marché niche pour les consommateurs éco-conscients.
Les labels à imposer
Le mouvement a commencé en Europe, quand les consommateurs ont exigé la traçabilité de leurs fleurs. Les certifications Commerce Equitable et Rainforest Alliance aident les entreprises à s’adapter, mais elles ne sont pas encore suffisamment utilisées, en comparaison avec les secteurs du chocolat ou du café.
En Equateur et en Colombie, les deux certifications sont mises à l’essai, et leurs fleurs issues du commerce équitable se répandent sur le marché. L’altitude des sites colombiens promet des fleurs solides, à grosses têtes et fortes tiges, devenues les préférées sur le marché mondial.
Rien ne fait plus plaisir aux mamans qu’un petit bouquet de jolies fleurs, alors doublons la dose de plaisir et assurons-nous qu’elles sont jolies et propres !