Le ministre de l’environnement Jairam Ramesh avait mis son veto à un projet d’aciérie de 12 milliards de dollars invoquant la protection de l’environnement. Après des mois de débat passionné, il a donné son feu vert – sous conditions. Explications.
Partagée entre le développement économique et la protection de l’environnement
Le ministre de l’environnement Jairam Ramesh avait mis son veto à un projet d’aciérie de 12 milliards de dollars invoquant la protection de l’environnement. Après des mois de débat passionné, il a donné son feu vert – sous conditions. Explications.
L’affaire a fait couler beaucoup d’encre en Inde. Car le ralentissement des investissements directs étrangers (IDE) inquiète les élites, qui connaissent leur importance dans le développement des pays en transition. Alors certains indiens pensent qu’il faut faire les yeux doux au plus gros investissements de l’histoire du pays, celui de 12 milliards de dollars proposé en 2005 par POSCO, l’aciériste sud-coréen.
POSCO, troisième producteur mondial d'acier, propose de réaliser dans l’état de l’Orissa un complexe de production de 12 millions de tonnes d’acier par an, comprenant un port et une centrale électrique exclusivement destinés à l’usine. Mais en août dernier, le ministre l’environnement, Jairam Ramesh, s’est opposé au projet. Le ministère a ordonné au gouvernement de l’Orissa de stopper les acquisitions de terrains, expliquant qu’elles violaient la loi sur la protection des forêts qui se soucie notamment du sort des tribus autochtones qui vivent des sous-produits des forêts.
Cette opposition a provoqué une vive polémique dans les médias indiens. Ramesh a notamment été accusé d’anti-développement.
Poussé dans ses retranchements, il a du faire face à de nombreuses attaques venant de sa propre famille politique. L'accord donné au projet est vu comme le résultat de ces pressions. Il faut dire qu’elles venaient de haut, car le sujet a été évoqué par le président sud-coréen lors de la récente visite du premier ministre indien Manmohan Singh.
Le feu vert donné au projet n’est cependant pas sans condition. Il faut sans doute remercier à nouveau Ramesh qui a eu la force de s’opposer aux industriels pour rappeler que les investissements sont les bienvenus en Inde, mais pas à n’importe quel prix pour l’environnement et les populations.