En Grande-Bretagne, de nombreux employés ont décidé d’adopter des fonds de pension investissant dans des entreprises respectueuses de l’environnement et de l’éthique.
Retraite : les fonds de pension peuvent aussi être éthiques
En Grande-Bretagne, de nombreux employés ont décidé d’adopter des fonds de pension investissant dans des entreprises respectueuses de l’environnement et de l’éthique.
Comme certaines personnes évitent des magasins de vêtements réputés pour ne pas respecter les droits de l’homme dans leurs usines ou achètent des produits du commerce équitable pour s’assurer que les travailleurs du tiers-monde sont payés correctement, les employés peuvent aujourd’hui investir dans des fonds de pension correspondant à leurs valeurs personnelles.
Les employeurs proposent déjà des programmes écologiques à leurs employés, comme des voitures qui polluent moins, la diminution de l’empreinte carbone et des projets permettant aux employés d’aller au travail en vélo. Alors, inclure des options d’investissement éthique dans un plan de retraite peut asseoir leur réputation d’entreprise responsable.
Stephen Hine, chef du développement d’investissement responsable chez EIRIS (Experts In Responsible Investment Solutions), déclare :
Si les employeurs estiment qu’ils peuvent profiter d’un programme de responsabilité sociale d’entreprise dans leur propre société, alors pourquoi ne pas appliquer ces mêmes principes aux entreprises dans lesquelles leurs fonds de pension investissent ?
Les fonds d’investissement éthiques fonctionnent de deux manières. Tout d’abord, ils recherchent activement les meilleures entreprises dans lesquelles investir. Des entreprises qui, par exemple, ont adopté des projets de lutte contre la destruction de l’environnement, ou qui encouragent l’égalité sur le lieu de travail, la préservation de l’énergie, les droits de l’homme et le bien-être des animaux.
Ensuite, les fonds d’investissement éthiques rejettent les entreprises pouvant être impliquées dans des activités allant à l’encontre de la déontologie. Exemple de critères négatifs : génie génétique, violation des règles de santé et sécurité, mauvaises relations avec les employés ou les clients, implication dans la fabrication d’armes militaires ou nucléaires.
Les investissements éthiques sont de plus en plus populaires. Eiris annonce que 9,5 milliards £ (10,9 milliards €) ont été investis dans des fonds écologiques et éthiques en Grande-Bretagne, contre 2,4 milliards £ (2,75 milliards €) en 1999. Jane Ridgley, directrice du développement d’investissement chez Legal & General, affirme :
Les gens sont de plus en plus sensibles aux dommages assénés à la planète et à la façon dont les différentes communautés sont traitées.
Par ailleurs, en raison de la baisse des retraites de l’État et de la hausse des régimes à cotisation définie, les employés sont de plus en plus tentés par des investissements personnels. Tim Middleton, conseiller technique au Pensions Management Institute, déclare :
Lors d’un investissement, les Britanniques veulent penser qu’ils font quelque chose de responsable socialement et moralement. Les personnes adhérant à un régime à cotisation définie aimeraient pouvoir faire leur propre choix afin d’éviter les entreprises qui agissent à l’encontre de tout principe moral.
En revanche, il paraîtrait que l’investissement éthique réduit la performance du fonds car peu d’entreprises correspondent aux critères positifs. Mais Emma Jones, directrice du développement d’investissement chez Scottish Life, rassure :
Étant donné que de plus en plus de consommateurs s’intéressent au comportement des entreprises dans lesquelles ils investissent, les entreprises qui adoptent vraiment une approche éthique ont tendance à prospérer. Nous observons des retours extrêmement compétitifs de la part des fonds éthiques.